La base navale américaine de Guantanamo (Cuba), où sont détenus les présumés terroristes arrêtés par les Etats-Unis pendant la guerre contre les Talibans en Afghanistan, à l'automne 2001, compte quelque 600 prisonniers originaires d'une quarantaine de pays. Pour ce qui est de l'Algérie, il y aurait moins de dix et qui ne sont algériens que d'origine. Tous sont de nationalité européenne. Membres présumés des forces talibanes ou du réseau Al-Qaïda, la majorité des prisonniers se trouvent sur la base américaine depuis l'ouverture de son centre de détention en janvier 2002. Seuls quatre détenus de la base ont été inculpés à ce jour : les Yéménites Salim Ahmed Hamdan et Ali Hamza Ahmed Sulayman Al-Bahlul, l'Australien David Hicks et le Soudanais Ibrahim Ahmed Mahmoud Al-Qosi. La date des premiers procès n'est pas encore déterminée, mais le Pentagone a annoncé fin juin la composition de la commission militaire qui devra les juger. 15 détenus au total ont été désignés à ce jour pour passer devant ces commissions, qui existaient aux Etats-Unis pendant la Seconde Guerre mondiale et qui ont été rétablies par Bush à la suite des attentats du 11 septembre 2001, afin de juger les terroristes présumés. Le gouvernement américain ne reconnaît pas à ces détenus le statut de prisonnier de guerre. Le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, a justifié en février dernier leur détention indéfinie à Guantanamo, en affirmant qu'il s'agissait en premier lieu de les empêcher de retourner sur le champ de bataille du terrorisme mondial. Mais la Cour suprême des Etats-Unis a reconnu le 28 juin aux tribunaux américains le droit d'examiner la légalité des détentions de ces prisonniers étrangers. Le Pentagone refuse de communiquer à la presse l'identité des détenus comme le nombre précis de nationalités présentes. Depuis l'ouverture du centre de détention, plus de 130 prisonniers ont été libérés ou remis à leurs gouvernements respectifs pour la poursuite de leur détention. R. I.