Résumé de la 51e partie n Les phénomènes médiumniques d'Eusapia se succèdent sous la surveillance d'éminents scientifiques. Mais Eusapia a aussi été accusée de fraude. En 1894, Eusapia est examinée par Lodge. Le savant anglais est, lui aussi, émerveillé par les performances du médium. Olivier Lodge est un physicien, connu pour ses travaux sur l'optique, l'électricité. Il a aussi occupé le poste de recteur de l'Université de Birmingham et il a été un membre influent de la Royal Society, la fameuse académie des sciences britannique. Par ailleurs, Lodge était intéressé par la métapsychique, étudiant notamment la télépathie. Avec Eusapia, il a étudié les phénomènes métapsychiques physiques, comme le soulèvement d'objets, dont le médium était spécialiste. De 1894 à 1896 des séances ont lieu à l'île Roubaud, à Carqueiranne, à Paris… Les observateurs sont des savants et des personnalités importantes : Charles Richet, le colonel de Rochas, administrateur de l'Ecole polytechnique, l'astronome Camille Flammarion, le comte de Gramont, docteur ès sciences, Ochorowicz, les Anglais de la Society for Psychical Research… En 1895, Eusapia se rend en Angleterre et donne des séances à Cambridge, chez Myers. Aux séances du 20 au 29 septembre, les exhibitions se déroulent à la villa de l'Agnélas, chez le colonel de Rochas. Parmi les assistants, il y a le Dr Dariex, directeur des Annales des sciences psychiques, le comte de Gramont, le Dr Maxwell, le professeur Sabatier, de la Faculté des sciences de Montpellier… En septembre 1896, des séances se déroulent à Tremezzo, sur le lac de Côme, puis à Auteuil, chez Marcel Mangin. En décembre 1898, nouvelles séances à Paris, avec Richet et Myers. Les phénomènes ectoplasmiques se multiplient. Le médium produit souvent des formes fantomatiques incomplètes : des mains, des têtes, dont on aperçoit la forme derrière un rideau, des formes plus complètes ayant l'apparence d'êtres humains… La plupart des formes ne sont que des silhouettes, mais il arrive que des assistants reconnaissent, à leur taille, à leur profil ou à quelques détails vestimentaires, des personnes qu'ils ont connues. C'est ainsi qu'à la fameuse séance de Gênes (1902), et sur laquelle nous reviendrons plus longuement, une des assistantes a reconnu une de ses amies décédées ainsi que son fils de trois ans et demi, également décédé. Parfois, les visions parlent et donnent des détails, parfois surprenants. Ces formes se ressemblent d'une séance à une autre. On dispose de comptes-rendus complets de la plupart des séances. Robert Tocquet, dans son ouvrage, Les pouvoirs secrets de l'homme, en a proposé de larges extraits. A la séance du 18 décembre 1901, le publiciste italien, Vassallo, directeur du journal Il secolo XIX, adversaire déclaré des spiritistes, avant de se convertir au spiritisme, est parmi les assistants. La séance a lieu au Circolo Minerva. Eusapia, comme à l'ordinaire est entrée en transe. Elle sue fortement, son visage se congestionne, comme si elle étouffait, et une toux nerveuse la prend. «ça va commencer», chuchote le voisin de Vassallo. En effet, les premières matérialisations apparaissent. (à suivre...)