Dans la tradition maghrébine, le marié et la mariée sont entourés par des jeunes de leur âge, parents ou amis, qui vont leur servir de garçons et de filles d'honneur. L'une de leurs tâches est non seulement de tenir compagnie aux époux, mais aussi de les protéger contre les maléfices. Les compagnons du jeune homme doivent lui rappeler certaines règles comme ne pas se retourner quand on l'appelle, prononcer certaines formules.... A Ouargla, et dans d'autres régions, le marié doit garder le silence dans certaines situations : ainsi, par exemple, quand il se rend à la mosquée de Sidi-Abdelkader, l'une des visites obligatoires du mariage ouargli, il ne doit pas parler jusqu'à sa sortie de la mosquée. Autrement, les gens qui le jalousent, pourraient en profiter pour le «lier». Quand il rentre chez lui, et qu'il attend que ses garçons d'honneur lui amènent sa fiancée, il garde le silence, jusqu'à-ce que ses compagnons quittent la maison. Une autre façon d'éviter la ligature, pour le marié ouargli, est de se lier soi-même. Le matin, en entrant dans sa chambre, il fait un nœud à un fil qu'il cache. Il attendra la nuit pour reprendre le fil et le délier. Ce rite est facile à comprendre : comme le marié est déjà lié, on ne peut plus le lier. Une fois le fil dénoué, il retrouve ses capacités. Celui qui s'est lié lui-même n'est pas tenu à garder le silence. On ne peut rien contre lui.