Les intervenants au symposium, organisé par les Archives nationales sur la période ottomane en Algérie, ont souligné, hier à Alger, la densité et la richesse des relations politiques, économiques et culturelles entre l'Algérie et la Turquie au temps de la Porte sublime. Dans sa conférence intitulée «Un pont dans les relations algéro-ottomanes : Hamdane Khodja et ses œuvres», le professeur à l'université de Marmara (Istanbul), Zekeriya Kursun, a mis l'accent sur la production littéraire de poètes originaires d'Anatolie en Turquie ayant séjourné en Algérie pendant la période Ottomane. «Il s'agit d'un groupe de poètes ayant porté l'Algérie jusqu'en Turquie», a-t-il ajouté. Le docteur Zekeriya a mis l'accent, ensuite, sur la présence de Hamdane Khodja en Turquie après la prise d'Alger par le colonialisme français. Il a affirmé que cet intellectuel, qui s'est «vivement» opposé à la présence française en Algérie, était enseignant en Turquie et avait d'autres activités en qualité de correcteur et de traducteur à l'imprimerie officielle. Le conseiller du Premier ministre turc et professeur à l'université de Gazi (Ankara), M. Emrullah Isler, a présenté, pour sa part, des documents en arabe relatifs à l'Algérie qui se trouvent actuellement dans les Archives de la Turquie. C'est dans ce cadre qu'il a cité une correspondance d'Ahmed Bey adressée au sultan ottoman, dans laquelle, il l'avait remercié pour l'envoi de munitions et l'informe l'échec de l'armée coloniale devant les portes de la ville de Constantine après de rudes combats. Il a présenté, également, une lettre de Cheikh Younès du Sud de l'Algérie, datant de 1880, adressée au sultan Abdelhamid II et dans laquelle, il expliquait la déroute de l'armée coloniale devant les combattants touareg. L'universitaire algérien, M. Fouad Soufi, a mis l'accent, de son côté, dans son intervention intitulée «Période ottomane et formation de l'Algérie», sur l'apport de la présence ottomane dans la formation de l'Etat algérien avant la colonisation française.