Nécessité n Après le lancement du programme du renouveau agricole et rural et de celui de l'hydraulique et de la pêche, le gouvernement doit aujourd'hui investir davantage pour relancer l'industrie agroalimentaire. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, qui a fait cette déclaration, jeudi, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation à l'Institut national de la recherche agronomique, a rappelé la lourde facture alimentaire qui est en hausse, sachant qu'elle est passée à 8 milliards de dollars en 2008. Il a estimé que pour alléger cette facture, l'investissement doit être orienté vers l'agriculture. «La relance de cette industrie est primordiale.» C'est pourquoi, «il est impératif de mettre en place toutes les conditions nécessaires pour développer cette branche». Dans ce sillage, il a cité certaines options, telles que l'assurance des moyens de transport, de contrôle et de qualité, le développement des systèmes de transformation, de stockage et d'irrigation, l'amélioration des infrastructures liées à cette filière, la promotion de la recherche et du développement des technologies dans le domaine de l'agroalimentaire, et enfin la création d'un réseau d'information du consommateur. Pour cela, M. Temmar a annoncé que son département prévoit la tenue en novembre prochain d'assises sur l'industrie agroalimentaire qui devraient jeter les bases d'une relance de cette branche en Algérie. Ces assises «devraient être sanctionnées par des engagements plus concrets pour relancer l'industrie agroalimentaire et atténuer la pression qui existe sur l'agriculture». Et d'ajouter : «Il va y avoir des engagements concrets, les entreprises privées sont invitées à contribuer massivement au développement de cette activité.» Il fera savoir, dans ce sillage, qu'un centre technique dédié à cette branche sera érigé prochainement. De son côté, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a révélé que 5% des ressources hydriques en Algérie sont consacrées à l'agriculture. Il a signalé qu'avec le développement du dessalement de l'eau de mer dont les capacités atteindront un peu moins de 2,4 millions de mètres cubes à l'horizon 2010, les eaux conventionnelles des barrages et des forages seront exclusivement utilisées pour répondre aux besoins des agriculteurs. M. Sellal a indiqué qu'une avancée considérable a été constatée en matière d'irrigation : la surface des périmètres irrigués est passée de 350 000 ha dans les années 1970 à 915 000 ha en 2009. Les ministères de l'Agriculture et des Ressources en eau œuvreront conjointement pour développer de meilleures techniques d'irrigation, a confié le même intervenant. «Pour la première fois de son histoire, l'Algérie n'a pas connu une situation de stress hydrique durant la saison estivale avec un taux de mobilisation de 64% des capacités», a-t-il ajouté. Les agriculteurs devront payer l'eau l Pointant du doigt les agriculteurs qui utilisent l'eau des retenues collinaires, M. Sellal, dira : «Les agriculteurs devront à terme payer l'eau.» A cet effet, le ministre estime que «cela doit se faire en concertation avec l'Unpa afin d'introduire la notion de lutte contre le gaspillage de l'eau». D'autant plus, argumente-t-il, que «l'Algérie est un pays semi-aride qui vit dans le stress hydrique».