Avec une facture alimentaire ayant atteint les 8 milliards de dollars en 2008, les pouvoirs publics se penchent sur la possibilité de mettre en place une politique portant sur la relance de la production nationale, à commencer par l'agroalimentaire. C'est dans ce sens que le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements a organisé, hier, à Alger, un séminaire regroupant les opérateurs activant dans l'industrie agroalimentaire, avec pour objectif de sortir avec un plan opérationnel pour la mise en œuvre de la stratégie industrielle dans ce domaine. C'est ce qu'a expliqué, hier, le ministre, M. Abdelhamid Temmar, lequel a également annoncé l'organisation d'assises nationales sur l'industrie agroalimentaire en juin prochain. Dans une allocution qu'il a prononcée à l'occasion, le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements a souligné que ce séminaire s'inscrit dans le cadre de la révision de la structure d'un certain nombre de branches dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie industrielle. Cette rencontre avec les opérateurs activant dans l'industrie agroalimentaire peut être inscrite dans le cadre de la mise en œuvre des dernières orientations dictées par le président Bouteflika le 24 février à Arzew, quand il a annoncé le soutien de l'Etat à travers le fonds d'investissement national au secteur productif répondant aux besoins de l'Algérie. Dans ce sens, le ministre dira que le programme du président de la République est basé sur la relance de la production, avec notamment des mesures qui vont être prises par le gouvernement car "on ne peut plus continuer à importer, il faut renforcer les entreprises" a-t-il ajouté. Selon M. Temmar, l'industrie agroalimentaire est une branche prioritaire dans la stratégie industrielle. Et c'est ainsi qu'il a été décidé de commencer par cette branche stratégique dans l'économie, en ouvrant un dialogue avec les intéressés car, selon le ministre, "il n'y a pas de possibilité de monter une stratégie sans consulter les opérateurs". Dans ce cadre, il a souligné que l'agroalimentaire constitue 50% du marché de la consommation et 75% du marché mondial. Pour M. Temmar, le problème n'est pas dans l'environnement économique (fiscalité, impôt et autres) mais il est question des capacités d'innovation et de moyens de production. Dans ce cadre, il a ajouté qu'avec une facture d'importation de 8 milliards de dollars de biens agroalimentaires en 2008, la situation est difficile, d'où intervient l'initiative d'ouvrir un dialogue entre le gouvernement et les opérateurs. Pour lui, il y a trois problèmes dans l'industrie agroalimentaire. Il s'agit notamment du marché, l'entreprise en matière de technologie et les hommes qui gèrent ces nouvelles techniques et enfin les entreprises qui fonctionnent dans cette industrie sont de taille moyenne et n'ont pas beaucoup de capacités. Face à ces contraintes, M. Temmar propose aux entreprises de se mutualiser notamment dans le stockage, le transport et même dans l'investissement et la reprise d'une entreprise publique. Il a également annoncé la création de centres technologiques ou techniques pour l'industrie agroalimentaire dans le cadre de la stratégie industrielle.Le ministre a aussi évoqué le développement de l'agriculture et les produits à développer. Une mission qui sera prise en charge par les opérateurs car, selon Temmar , ils savent mieux ce que demande le marché et les possibilités de production de certains produits agro-alimentaires. Le ministre a également suggéré de créer des structures annexes entre le producteur et le transformateur en matière de stockage, de conditions de transport et autres. A ce titre, il a indiqué qu'il a eu des discussions avec le ministre de l'Agriculture et du Développement rural afin de procéder à la création d'une offre commune. Selon Temmar, il faut une politique systématique de développement d'exportation. Selon lui, dire qu'on peut exporter vers le Nord est illusoire mais il y a une possibilité d'exporter vers le Sud. Toutefois, il faut que les entreprises locales soient compétitives à travers la qualité de leurs produits. Nacera C.