Le coup d'envoi des premières assises des industries agroalimentaires sera donné à partir d'aujourd'hui à Alger, avec la participation d'experts et d'opérateurs nationaux du secteur, annonce le ministère de l'Industrie et de la Promotion des investissements. Ces assises, dont l'ouverture sera présidée par M. Abdelhamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, seront notamment organisées en ateliers, au nombre de six, pour traiter des "leviers de compétitivité", de l'intégration de la production nationale et sa substitution à l'importation, des instruments de pilotage, de la mutualisation, du partenariat, de l'exportation et de l'encadrement et de la régulation du marché. Des communications seront également présentées par des représentants des départements ministériels et des administrations concernés, lors de la rencontre. En effet, le gouvernement a lancé une nouvelle stratégie industrielle qui devrait être fondée sur des filières lourdes. La nouvelle stratégie est basée notamment sur le développement des filières de la pétrochimie (notamment les engrais), l'agroalimentaire, les matériaux de construction, les industries électroniques, pharmaceutiques et mécaniques, l'industrie automobile et les technologies de l'information et de la communication (TIC). Elle est accompagnée, faut-il le rappeler, de politiques d'appui à l'innovation, de promotion des nouvelles technologies et de création d'une capacité d'intelligence économique, soit la création des champions économiques. Il faut noter que les principaux produits alimentaires importés par l'Algérie en 2009 sont les céréales 40%, le lait et dérivés 15%, le sucre 10%, le café et thé 4%, les légumes secs 4%, et enfin les viandes avec 3%. Le développement du secteur agricole et agroalimentaire est un enjeu majeur pour l'Algérie aux niveaux économique, politique et social. Sur le plan intérieur, il emploie actuellement 1,6 million de personnes, soit 23% de la population active ; il s'agit de la deuxième industrie du pays après celle de l'énergie. Les ménages algériens consacrent en moyenne 45% de leurs dépenses à l'alimentation. L'Algérie est aujourd'hui le premier importateur africain de denrées alimentaires, avec 75% de ses besoins assurés par les importations. L'insuffisance de la production agricole algérienne, couplée à une demande massive et croissante de produits agroalimentaires, fait de l'Algérie un pays structurellement importateur. A titre indicatif, le secteur " biens alimentaires " représentait en 2008 près de 20% de la valeur du total des importations, pour un montant de 7,7 Mds USD. Les importations alimentaires ont augmenté de plus de 55% en valeur absolue par rapport à 2007, contre 27% précédemment. Toutefois, l'année 2009 est considérée comme étant la première depuis longtemps à avoir enregistré une baisse globale des importations (-1%), le secteur agroalimentaire étant le plus impacté (-25%), essentiellement en raison de la baisse des cours du blé et de la poudre de lait. En effet, le développement d'une industrie agroalimentaire en Algérie ne peut se faire sans une véritable jonction entre le secteur de l'industrie de transformation et le monde agricole. " D'où la nécessité d'élargir la concertation et de mettre en place une synergie entre les acteurs ", avait déclaré M. Abdelhamid Temmar. D'ailleurs, il est constaté l'absence de mutualisation au sein des entreprises nationales. C'est en tout cas dans cette perspective que s'inscrit la nouvelle stratégie industrielle qui a comme premier objectif de créer des entreprises nationales productives et de freiner ainsi le phénomène de l'importation excessive. Rappelons, à ce propos, que M. Abdelhamid Temmar avait indiqué que dans le cadre de concertation, des discussions avec le ministère de l'Agriculture ont été engagées en vue de mettre en œuvre une meilleure collaboration entre les deux départements ministériels. Le ministre avait même déclaré qu'un projet de création d'un centre technique, qui mettra à la disposition des opérateurs exerçant dans le domaine de l'agroalimentaire en Algérie, tout ce qu'ils ne peuvent pas mutualiser entre eux, est en cours. A la lumière de ces propos, il est clair qu'une industrie agroalimentaire ne se concrétisera qu'en concertation avec les acteurs concernés, en essayant de déployer tous les efforts nécessaires, et d'apporter l'aide de l'Etat afin d'encourager la création d'entreprises nationales à la fois productives, et compétitives dans diverses branches agroalimentaires.