Paradoxe n Au moment où le Syndicat national des pharmaciens et d'officines dresse une liste des médicaments indisponibles sur le marché, des spécialistes de la santé parlent des potentialités de l'Algérie d'en fabriquer. Le 13 du mois courant le Syndicat national des pharmaciens et d'officines (Snapo) a annoncé qu'il existe une rupture des stocks de médicaments. Les représentants de ce syndicat ont même dressé une liste de 120 médicaments en rupture de stock depuis le 08 octobre dernier. Une information vite démentie par le département de Saïd Barkat. Qui dit vrai ? Le Snapo persiste et signe et affirme que la pénurie, contre les conséquences desquelles il a mis en garde, date déjà depuis deux mois. Les syndicalistes donnent l'exemple du Paracétamol en sachets et Ranitidine B/16 en expliquant que si la boîte de 60 comprimés n'est pas disponible elle engendre la rupture de la boîte de 30, à cause de l'augmentation de la demande. Ce qui aggrave la situation, c'est que les médicaments en rupture de stock concernent pratiquement toutes les maladies. Le même syndicat avance l'exemple de certains médicaments tels que Largatil cps (comprimés), Nozion 25 cps et son générique, Lysanxia (un psychotrope), Tegretol en sirop pour les épileptiques, Fungysone pour les aphtes des enfants et autres produits indisponibles sur le marché. Le Snapo ne s'est pas contenté de signaler ce manque, mais il l'a expliqué. «Ce phénomène est observé lorsqu'un conditionnement ou un dosage disparaît du marché, la demande augmente sur les autres dosages, présentations et conditionnement. Ce qui engendre une réelle tension et rupture des stocks», indique-t-il. Appelé à donner des explications quant à ce phénomène qui, il faut bien le dire n'est pas du tout nouveau dans notre pays, Saïd Barkat en a surpris plus d'un en affirmant, jeudi dernier, en marge de la séance plénière de l'APN, qu'il n'existe aucune pénurie de médicaments. «Il n'y a aucun médicament qui manque sur le marché, notamment les médicaments destinés au traitement du cancer et des maladies chroniques.» Voilà qui est très clair mais qui ne fait, en réalité, qu'ajouter au trouble du citoyen. Toute cette polémique a lieu autour du médicament, cycliquement objet de pénuries il faut le dire et les malades chroniques en savent quelque chose, alors que des spécialistes continuent à assurer que notre pays a les potentialités d'assurer son autosuffisance en la matière. La dernière déclaration en date dans ce sens est venue du professeur Graba Abdelaziz, président de la Société algérienne de médecine, lequel a annoncé, hier, en marge de congrès maghrébin de médecine tenu à Oran, que «l'Algérie dispose de potentialités à même de fabriquer du médicament de qualité à court et moyen termes». Il a souligné que la réussite des programmes de formation continue des compétences algériennes dans le domaine médical et pharmaceutique, la multiplication du nombre des laboratoires ainsi que la volonté politique actuelle sont des atouts favorisant la promotion d'une industrie du médicament. Les spécialistes doivent savoir de quoi ils parlent. Il n'empêche que le malade, lui, est, pour l'heure, confronté à une autre réalité.