Marge bénéficiaire du pharmacien, délivrance de médicaments sans ordonnance, amalgame entre stupéfiants et psychotropes, l'avenir du pharmacien d'officine, sont les thèmes qui ont nourri les débats des 3èmes journées pharmaceutiques organisées, jeudi, par le syndicat national algérien des pharmaciens d'officines, bureau d'Oran, à l'hôtel Sheraton. Cette journée a regroupé des professionnels de la santé, des professeurs et des pharmaciens d'officines, venus des quatre coins du pays. Outre la présentation de thèmes scientifiques relatifs à l'arthrose, la rhinite allergique, la myopathie et le pharmacien au cœur du diabète, les professionnels de la santé ont émis des propositions qui ont été accueillies favorablement par les pharmaciens. Ainsi, le professeur Belhadj, spécialiste en médecine interne, a suggéré aux pharmaciens d'entamer des opérations de dépistage de diabète et d'hypertension artérielle. Il dira : « cela se fait en France, pourquoi pas chez nous ? ». Pour sa part, le professeur Benzaouï, spécialiste en rhumatologie, a évoqué la question des maladies rares ou orphelines pour informer tous les présents d'un canal spécifique pour l'obtention des médicaments introuvables sur le marché algérien. Il s'agit d'une ATU (autorisation temporaire d'utilisation) où le médecin fait une commande pour un malade auprès de la PCH (pharmacie centrale des hôpitaux). Une fois le médicament arrivé, la PCH l'envoie automatiquement vers le service demandeur. Amalgame Dans l'après-midi, il y a eu la présentation de thèmes touchant l'avenir du pharmacien et les défis qui l'attendent. Le problème numéro un est celui de la marge bénéficiaire, point pour lequel il y a eu un projet de décret interministériel et qui a été transmis au gouvernement pour approbation. Il faut savoir que la marge bénéficiaire appliquée pour le moment date de 1998 et elle comporte différents paliers : 20% pour les médicaments dont le prix dépasse les 140 DA, 25% entre 110 et 140 DA, 33% entre 70 et 110 DA et 50% pour le médicament dont le prix ne dépasse pas les 70DA. D'après un représentant du SNAPO, les pharmaciens demandent la révision de ces marges et ce, en fonction du prix du médicament qui ne cesse d'augmenter. Le projet de décret a été finalisé en avril 2006 mais, depuis, rien n'a filtré. La délivrance de stupéfiants, pour lesquels, dit-on, il y a eu amalgame avec les psychotropes dans la loi 84-04, chose qui a causé des ennuis pour certains, a été le souci exprimé par les pharmaciens. Parmi eux, se plaint-on, certains ont même fait de la prison en voulant seulement aider des malades.