Mémoire n Il faut permettre aux générations futures une lecture plus claire d'une ère de sacrifices de leurs ancêtres. Un plan de protection des principaux centres de torture de l'armée coloniale, disséminés à travers la wilaya de Médéa est «en maturation» à la direction des moudjahidine, a-t-on appris, hier, mercredi, de cette dernière. Ce projet vise, selon le directeur des moudjahidine, à «restituer à la société algérienne une partie de sa mémoire collective, à prémunir les générations futures des risques d'amnésie par rapport à cette période tragique de notre histoire et d'éviter, surtout, la banalisation des crimes de guerre perpétrés par l'occupant français pendant la révolution armée». Nombreux sont des sites qui recèlent des événements historiques des plus tristes de l'ère coloniale et qui sont voués à la disparition ce qui coûtera, sans aucun doute, très cher à la mémoire de tout un peuple qui a consenti des sacrifices énormes pour permettre aux jeunes générations une vie digne est paisible. Un recensement détaillé de l'ensemble des centres de détention et d'internement coloniaux a été effectué par les services de la direction des moudjahidine, avec le concours du bureau de l'Organisation des moudjahidine, a indiqué Lakhdar Boumaaraf. Selon lui, des «démarches seront entamées incessamment auprès de nombreux organismes et structures pour le transfert au profit du patrimoine foncier de la direction des moudjahidine ou des collectivités locales des terres sur lesquelles ont été érigés ces centres pour passer, ensuite, à la phase d'étude des sites devant faire l'objet de restauration». Pas moins de 57 centres de détention et de torture ont été recensés à travers la zone II de la wilaya IV historique (Médéa actuellement), parmi lesquels figurent les tristement célèbres centres de détention de Aïn Er-riche, dans la localité de Berrouaghia, Camorra, à Ksar El-Boukhari, El-Djebassa et Moulin Sportiche, érigés à Médéa qui en comptait une douzaine. D'autres centres non moins réputés ont pour nom El-Koudia El-Hamra, à Tablat, spécialisé dans les exécutions sommaires, ainsi que Zmala et Bir Hamou, qui ont vu défiler des milliers d'Algériens, hommes, femmes et vieillards accusés de soutien et de sympathie avec l'Armée de libération nationale (ALN).