Action n Un plan de sauvegarde des centres d'internement datant de l'époque coloniale vise à restituer une partie de notre mémoire collective. Un plan de protection et de préservation des principaux centres de torture et d'internement de l'armée coloniale, construits durant la révolution de Novembre 54 à travers la wilaya de Médéa, a été mis en place par les autorités locales en vue de transformer ces «zones de non-droit» en lieu de mémoire et de souvenir en hommage aux milliers de victimes de la Guerre de libération nationale, indique-t-on à la direction des moudjahidine. Ce plan de «sauvetage» vise, selon ses initiateurs, à «restituer une partie de notre mémoire collective et à prémunir la société contre les risques d'oubli, d'amnésie et de banalisation des crimes perpétrés par l'occupant français pendant la Révolution armée». L'opération de préservation de ces lieux chargés d'histoire et de souvenirs douloureux a déjà ciblé le centre de détention de Aïn Er-riche, dans la localité de Berrouaghia, avec l'aménagement et la protection de l'ancien site et l'édification d'une stèle sur laquelle figurent les noms des 80 victimes civiles, torturées et enterrées vivantes dans un puits, à proximité du centre, a-t-on ajouté. Il est également fait état du lancement, dans les mois à venir, des travaux de réhabilitation du tristement célèbre centre de détention Camorra, dans la commune de Ksar-El-Boukhari, où est prévue aussi la réalisation d'un mémorial en souvenir des victimes de la machine répressive coloniale, a-t-on ajouté. Le plan de réhabilitation préconisé par la direction des moudjahidine va toucher, à court terme, d'autres sites similaires répertoriés dans la région. Selon un recensement sommaire réalisé par une commission de wilaya mise sur pied dans le cadre de cette opération, pas moins de 70 centres de torture et d'internement ont été répertoriés au niveau de l'ancienne zone II (Médéa) de la wilaya IV historique, concentrés principalement dans les régions de Médéa, Tablat, Berrouaghia, El-Omaria, Ksar-El-Boukhari et Ouzera. Parmi ces centres tristement célèbres, il y a lieu de citer ceux de El-Djebassa, Moulin Sportiche, érigés à Médéa qui en comptait une douzaine, El-Koudia El-Hamra à Tablat, désigné aussi sous le nom du «centre n°602», spécialisé dans les exécutions sommaires, ou encore Zmala à Berrouaghia, et Bir Hamou et Camorra dans la commune de Ksar-El-Boukhari et qui ont vu défiler des milliers d'Algériens, hommes, femmes et vieillards accusés de soutien et de sympathie avec les moudjahidine. Par ailleurs, un projet d'aménagement et de réhabilitation de nombreux cimetières de chouhada de la wilaya de Médéa est déjà en cours au niveau de certaines communes ciblées par cette opération.