Résumé de la 69e partie n Dans le procès posthume de Florence Cook, on a évoqué des documents, des lettres, dans lesquels le médium aurait avoué sa liaison avec Crookes. Il n'y a pas de doute que Florence Cook était une fraudeuse. Parlant d'elle à Camille Flammarion, l'illustre astronome, David Dounglas Hume a décrit Florence comme un faux médium. Il a aussi évoqué sa liaison avec le physicien, qu'il a connu, puisqu'il a travaillé avec lui. Mais Flammarion n'accorde pas de grand intérêt à ces propos : «Pour qui connaît et a observé de près les rivalités des médiums – aussi marquées que celles des médecins, des acteurs, des musiciens et des femmes – ce propos de M. Hume ne me paraît pas avoir de valeur intrinsèque.» Les contemporains sont plus sévères avec le médium dont les grossières tentatives de fraude, comme celle relevée par Volckman et Hip, ont été largement commentées. L'historien français Robert Tocquet, qui écrit cent ans après les faits, accorde du crédit à plusieurs médiums, notamment Hume, mais il accuse Florence Cook de n'être qu'une cynique et une farceuse. Dans un ouvrage consacré aux mystères du surnaturel, il dénonce ainsi les trucages utilisés par les médiums de la trempe de Cook : «En ce qui concerne les apparitions fantomatiques humaines ou humanoïdes obtenues à l'aide de mannequins, il peut sembler difficile de faire accepter un objet inerte pour un fantôme. Il n'en est rien, grâce au subterfuge suivant. En certaines séances, le médium se fait voir en même temps que le mannequin qu'il tient à la main. Les expérimentateurs ont alors la certitude que médium et fantôme sont deux êtres distincts ; en revanche, ils peuvent avoir des doutes sur la «vitalité» du spectre. En d'autres séances, le médium revêtu de l'accoutrement de l'apparition paraît seul (et pour cause) : celle-ci est alors parfaitement «matérialisée», quitte le cabinet médiumnique, converse avec les assistants, distribue des rapports, etc. Les expérimentateurs ont maintenant l'assurance que le fantôme a tous les attributs de la vie. les deux notions, indépendance et vitalité du fantôme, acquises séparément, finissent, au bout d'un certain temps, par se confondre en une seule dans l'esprit des expérimentateurs. D'ailleurs, au cours de la même séance, le médium peut employer successivement les deux procédés… En d'autres cas, le médium simule l'apparition et dispose habilement ses vêtements sur sa chaise, et, s'il y a lieu, les bandelettes luminescentes destinées à repérer sa position de façon à laisser croire qu'il est resté en place, il peut aussi, à cet effet, employer une sorte de mannequin de soie et de caoutchouc qu'il gonfle en une minute et recouvre d'une jupe et d'un châle. Mais ces trucs peuvent être découverts à la longue, aussi profite-t-il de la première circonstance favorable pour faire jouer à un complice le rôle de fantôme cependant que lui-même se montre ostensiblement. C'est ainsi, croyons-nous, que procédait Florence Cook dans ses expériences avec Williams Crookes. Après avoir lu attentivement la plupart des récits des apparitions de Katie King, nous sommes, en effet, arrivés à cette conviction que dans certains cas, Katie n'était autre que Florence Cook, affublée en fantôme et que dans d'autres cas, une complice figurait l'apparition…» Il faut dire que le cas de Florence Cook a jeté la suspicion dans le monde des médiums et des spirites… (à suivre...)