Résumé de la 65e partie n Les partisans de Florence Cook vouent aux gémonies William Volckman, qui a démasqué le médium, un autre incident se produit avec un journaliste. Le médium est en mauvaise posture. C'est alors que Williams Crookes va intervenir et la sauver, en quelque sorte. Nous avons déjà évoqué ce savant, à propos du médium Daniel Dunglas Hume. Né en 1832, Williams Crookes a fait de brillantes études secondaires, puis universitaires, s'intéressant aux sciences, notamment la physique, la chimie et l'astronomie. A vingt ans, il commence à publier une série de Mémoires sur la lumière polarisée. A vingt-deux ans, il est nommé directeur de l'Observatoire météorologique d'Oxford et à vingt-trois ans, professeur de chimie à Chester. C'est aussi un habile inventeur à qui on doit quelques instruments révolutionnaires, tels le photomètre de polarisation et le microscope spectral. Il est l'auteur d'un traité de chimie, longtemps en usage en Angleterre et en Europe, des recherches astronomiques, notamment sur la photographie céleste. Ces compétences font de lui un candidat à la Royal Society – l'Académie des sciences anglaise. Il réalisera pour elle des photographies de la lune. Williams Crookes découvre un procédé d'amalgamation à l'aide du sodium, ce qui lui a permis de trouver un nouveau corps simple, le Thallium. Sa deuxième grande découverte a été de prouver que les rayons cathodiques sont des particules électriques, ce qui a permis de postuler l'existence d'un autre état de la matière, qui va permettre la découverte de la radioactivité. L'expérience de Daniel Hume, si elle a été concluante pour lui, a provoqué des polémiques dans les milieux scientifiques. Beaucoup d'observateurs se sont demandé comment un savant de la trempe de Crookes allait accepter de s'occuper d'un cas aussi controversé que Florence Cook. Le savant et le médium se sont rencontrés en décembre 1873. On ignore ce qu'ils se sont dit, comment ils ont décidé de travailler ensemble, quelles sont les règles qu'ils ont convenus de s'imposer ? Des auteurs modernes pensent que le médium est parvenue à séduire le savant. Celui-ci, en effet, la décrira comme «une jeune femme innocente et sensible» qu'il veut défendre contre ses adversaires, qui n'hésitent pas à lui faire du mal. Dans le Spiritualist du 6 février 1874 (rappelons que c'est un journal totalement favorable à Cook), il écrit un article élogieux sur le médium. Il finit par dire qu'il n'est pas habitué à verser dans la polémique, mais que dans le cas de Florence Cook, il n'hésiterait pas à le faire. «je ne laisserai pas bafouer une jeune femme, innocente et sensible !» Il y a aussi le fait, selon certains, que Crookes et Cook veulent raffermir leurs positions et se soutenir mutuellement, en effet, les positions du premier sont contestées par ses pairs, l'autre par le public. Crookes va soumettre le médium à une série d'expériences qui dureront de l'hiver 1873 au printemps 1874. Cette période est jugée trop courte par les connaisseurs. En effet, des savants comme Hodgson, Lodge et Myers passeront plusieurs années à étudier M. Piper. C'est le cas aussi des métapsychistes qui vont s'intéresser à des médiums pendant des dizaines d'années, parfois. Alors, on ne comprend pas que Crookes n'ait retenu son médium que quelques mois. Peut-être l'a-t-il trouvé décevante, mais il ne le dit pas. (à suivre...)