Otages n Une expression sortie sans doute dans le feu de l'action dans un établissement scolaire a mis le feu aux poudres dans un environnement où enseignants et jeunes élèves se regardent en chiens de faïence. Evénement dans un établissement du secondaire à Blida : un enseignant d'éducation physique et sportive du lycée El-Feth, au centre-ville, a été sanctionné pour un terme jugé déplacé adressé à une de ses élèves. En effet l'expression «Bouge tes fesses» lui a valu une suspension de travail de dix jours le 12 octobre, une autre suspension le 28 octobre et un passage en conseil de discipline mercredi dernier, au terme duquel a été décidée sa mutation dans un autre établissement. a, dans un premier temps, refusé cette sanction et tous ses collègues, en signe de solidarité, ont observé une journée d'arrêt de travail jeudi. «Nous ne pouvons accepter cette volte-face de l'administration après que l'inspection, dépêchée dans l'établissement, eut constaté que rien de grave ne s'était produit», diront les représentants du syndicat Cnapest de l'établissement. L'enseignant a assuré que ces expressions sont courantes en éducation physique lors d'exercices d'assouplissement et d'étirement. «J'avais expressément déclaré ‘'Talons aux fesses'' et je ne pouvais prévoir que la scène pouvait prendre une telle ampleur par le simple fait de coups de téléphone entre ministère et direction de l'éducation.» Il y a bien eu une tentative de réconciliation et l'inspecteur de la matière a dit qu'il ne s'agissait pas de «harcèlement et donc que tout cela n'était pas grave» ; même la mère de l'enseignant semble avoir été menée en bateau, elle qui avait tenté d'intercéder en faveur de son fils enseignant. Aujourd'hui, les deux parties campent sur leurs positions. L'enseignant, avec une ancienneté de 26 ans, refuse la mutation ; les parents de la jeune élève semblent mécontents de la décision prise par le conseil de discipline ; les collègues refusent le diktat des parents et avouent que «demain, cela peut être leur tour». La direction de l'éducation de la wilaya de Blida a refusé de donner des explications lors de notre déplacement et c'est plus de 1 500 élèves de cet établissement qui ont été privés de cours toute la journée de jeudi, nonobstant la semaine d'arrêt de travail prévue et programmée à partir de demain dimanche.