Le Théâtre régional de Béjaïa a rendu mercredi un hommage appuyé à son ancien directeur, Abdelmalek Bouguermouh, ravi à la vie il y a exactement 20 ans jour pour jour dans un tragique accident de la route. Exposition retraçant sa vie et son œuvre, témoignages de sa famille, ses amis et ses collaborateurs, documentaires sur l'homme et sa passion sont autant de pauses choisies pour rallumer sa flamme et entretenir le souvenir de celui qui a marqué de son empreinte le renouveau de la scène pas seulement dans la wilaya mais dans le pays entier. «C'était un génie ! Et s'il était encore en vie, on lui aurait consacré le même hommage. Il reste un grand monsieur du théâtre. Il force encore le respect», a simplement dit de lui un de ses fidèles collaborateurs, l'actuel directeur du théâtre et metteur en scène, Omar Fatmouche Abdelmalek Bouguermouh a tiré sa révérence alors qu'il était en plein filage de la dernière pièce. Abdelmalek Bouguermouh a tiré sa révérence dans un accident de voiture alors qu'il revenait d'Alger avec la comédienne Lynda. Il était en plein filage de sa dernière pièce «R'djel Ya Hlalef». Grâce au courage de ses comédiens,la pièce a été quand même jouée et a obtenu alors un succès retentissant. Aussi l'occasion de cet hommage, qui a vu la participation de toute sa famille, son épouse, sa fille et son garçon ainsi que son frère, le cinéaste Abderrahmane, les comédiens qu'il a encadrés ou qu'il a aidés à mettre le pied à l'étrier et des anonymes qui l'ont fréquenté, a donné l'opportunité à tous d'appuyer l'idée du renfilage de R'djel Ya Hlalef. Le projet, selon Fatmouche,«ne saurait aller au-delà de la fin de l'année». Emue par les témoignages poignants apporté par tous, Mme Bouguermouh, complètement investie dans la préservation de cette flamme théâtrale que son mari à insufflée, a décidé de remettre au TRB, qui porte désormais le nom de son mari, tous ses fonds documentaires, notamment ses livres et ses revues, soient quelque 400 unités, tous traitant du théâtre. Cet hommage, étalé sur trois jours, sera par ailleurs ponctué par le déroulement de plusieurs pièces, notamment Les vigiles de Tahar Djaout et le Foehn de Mouloud Mammeri, qui sont autant de clins d'œil que d'hommages à leurs auteurs également disparus.