Stratagème n On savait les Egyptiens leaders du cinéma arabe, mais nous leur avons découvert une autre vocation, le mensonge. Les Algériens, tout comme les Egyptiens, ne sont pas près d'oublier la fameuse semaine de ce mois de novembre. Le match tant attendu par toute la population des deux pays a connu des dérives dangereuses. Même si, l'Algérie n'est pas exempte de tout reproche, il faut reconnaître que la plus grande part de responsabilité revient aux descendants des Pharaons. Flash-back d'un match pas comme les autres. Au mois de juin dernier, l'Algérie accueillait l'Egypte pour le compte de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN-CM-2010. Jusque-là, rien d'anormal. Offensés par une cuisante défaite au stade de Blida, les Egyptiens dégainent leur arme favorite : la guerre psychologique. Dès la fin de cette fameuse première rencontre, toute l'Egypte, sportifs, staff administratif (FEF), joueurs, staff technique et média ont entamé une opération de déstabilisation envers les Algériens, qui ont pris une avance considérable au double plan sportif et mental. Une cascade de mensonges a terni l'image de l'Algérie aux yeux du simple citoyen égyptien ce qui a envenimé les relations, déjà tendues, entre les deux pays. Les médias ont repris le relais où pendant cinq mois, nous assistâmes à une guerre sans merci à travers la grande Toile, les journaux et les chaînes de télévisions. Les Fennecs mettront davantage de pression sur les Egyptiens en enchaînant deux succès et vint alors le dernier, dont les enjeux et les objectifs sont devenus de plus en plus grands. Un mois avant la grande explication, les échanges d'accusations s'intensifient. Il y a eu même des dérives, notamment dans le camp égyptien, qui s'est attaqué aux valeurs du pays se permettant de remettre en cause le nombre d'un million et demi de martyrs. On craignait le pire pour ce match. Et ce qui devait arriver arriva le fameux 14 novembre dernier. A quelques secondes de la fin du match, l'Algérie était qualifiée au Mondial. Malheureusement ou heureusement, le destin en a voulu prolonger le suspense. Le but de Emad Motaêb a différé la joie des Algériens, mais a poussé tout un pays dans une mobilisation sans précédent. Avant cela, les camarades du capitaine Mansouri étaient victimes d'un traquenard orchestré par leurs hôtes. La déclaration de Samir Zaher, président de la FEF, : «Faites ce que vous voulez des Algériens» a chauffé à bloc les supporters égyptiens. Conséquences, une atteinte grave notre équipe sur le sol égyptien où des joueurs ont été sérieusement blessés. De là, Zaher dément catégoriquement les allégations des Algériens, passant de l'accusé à la victime. Il affirme, quelques heures seulement après l'incident de l'hôtel Iberotel, que ce sont les Algériens qui ont monté de toutes pièces ce scénario. Touchés dans leur chair et dans leur amour-propre, les Algériens avaient les mains liées et c'est à contrecœur, qu'ils ont décidé de jouer le match. Encore une fois, les Egyptiens accusent les Algériens de s'autoblesser lorsque des supporters des Verts ont reçu une avalanche de projectiles à leur sortie du stade. Bilan : plus d'une centaine de blessés. Là encore, les responsables nient tout en bloc, appuyés par des chaînes de télévisions spécialisées dont le programme n'est que pur mensonge. La réalité, c'est que certains Algériens, notamment ceux qui ont pris leurs quartiers du côté de Guizeh, ont vu leur séjour touristique se transformer en enfer. Nos compatriotes ont dû se réfugier à l'ambassade pour échapper à l'opération de la chasse contre tout ce qui est DZ. Une fois l'euphorie passée, les Egyptiens se rendent compte qu'ils n'ont toujours pas le billet pour l'Afrique du Sud en main. Ils devraient passer par un match d'appui pour espérer aller au Mondial l'été prochain.