Un chapitre entier du livre d'Ibn al-A‘wwâm est consacré à la «sympathie et à l'antipathie des arbres entre eux». En s'appuyant sur ses propres observations, il écrit, par exemple, que la vigne et l'ormeau sont en sympathie (c'est-à-dire se supportent mutuellement), en revanche, le raisin blanc et le raisin noir, le noyer et les arbres autres que le figuier et le mûrier sont en antipathie (ne se supportent pas sur le même sol). Ibn al-A‘wwâm cite plus de cinquante arbres fruitiers : pour chaque variété, il décrit les modes de culture, les maladies et les remèdes qu'on peut leur appliquer ainsi que les différents types de greffes et les moyens de conserver et d'emmagasiner les fruits. Les descriptions et les commentaires qu'il fait, montrent qu'il connaissait la circulation de la sève dans les plantes ainsi que la fécondation artificielle. Le livre d'Ibn al-A‘wwâm a été traduit en français en 1864 par J.-J. Clément-Mullet qui trouvait son contenu d'un grand intérêt pour l'agriculture moderne. Voici un passage sur les types de terres : «Quand le sol est disposé en plaine chaude et meuble, d'un aspect arénacé (c'est-à-dire qui a la consistance du sable) dans sa couche superficielle, sans cependant que l'on puisse dire que c'est un sable de terrain, sera un de ceux dans lesquels les plantes réussiront bien, et si on a soin, pour les arbres, de les déchausser, puis d'apporter de la terre, on les conservera longtemps, quelle que soit l'espèce. Car, la terre, à cause de sa perméabilité, absorbe bien l'eau, soit celle du ciel, soit celle des irrigations. L'eau la pénètre et va arroser les racines et raviver les radicelles.»