Refrain Qui a dit que les journalistes algériens ne pouvaient pas, pour une fois, se relâcher laissant libre cours à leur joie de? supporters avant, ou après. Si en Algérie la chanson Ferhouna l?Algérie, composée à l?occasion de la participation de l?Equipe nationale à la CAN 2004 interprétée par Cheb Toufik et Hassiba Amrouche, a connu un franc succès, à Sousse, c?est un autre refrain qui a fait la une du hit-parade des supporters. «Allez les Verts, allez les Verts, oh oh oh, allez, allez, allez», tube emprunté aux lofteurs, est devenu, le temps d?une CAN, celui de tout un peuple. Le bon résultat face au Cameroun lors du premier match a ravivé l?intérêt des supporters algériens, mais aussi des journalistes, pour les Verts. Nageant souvent dans un océan de scepticisme, les journalistes algériens ont savouré le nul face aux Lions indomptables avec beaucoup de joie, mais aussi de la retenue. Seulement, après l?exploit face à l?Egypte, les envoyés spéciaux, du moins la plupart, ne pouvaient plus se retenir laissant éclater bruyamment leur allégresse dans le stade de Sousse. Et au moment où, au pays, les rues des villes et villages se remplissaient de monde pour une nuit folle, les journalistes ont chanté et dansé dans le couloir du stade qui mène au terrain puis au vestiaire des Verts. Les confrères égyptiens se faisaient tout petits, alors que ceux de la presse internationale regardaient d?un air amusé cette bande de joyeux journalistes venue de cette Algérie meurtrie par tant d?années de souffrance et d?isolement se donnant à fond la caisse. Ils ont même poussé la chansonnette dans le minibus qui les ramenait à l?hôtel, car le bonheur n?est finalement qu?éphémère. Une équipe était née et avec elle de grands espoirs. Espérons que ce grand jour, incroyablement célébré, sera le socle d?un nouveau départ pour notre football, seule discipline capable de mettre tout un pays à la rue et de faire oublier à la presse son sérieux de circonstance. On se relâche et «Allez les Verts».