Les entreprises du port de Marseille s'adaptent à la nouvelle loi algérienne restreignant les importations, a indiqué, hier, à Alger, une délégation d'élus provençaux à l'issue d'un long entretien avec le Premier ministre Ahmed Ouyahia. «Nous avons dit à M. le Premier ministre que nous avons le plus grand respect pour la souveraineté et les choix du gouvernement algérien», a déclaré le président (PS) de la région Provence-Alpes-Côtes d'Azur (Paca) Michel Vauzelle lors d'une conférence de presse. «L'échange a été très fructueux car il nous a permis de comprendre le point de vue algérien et d'ouvrir des pistes pour une coopération et un codéveloppement», a-t-il ajouté. Le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône Jean Noël Guérini a, pour sa part, plaidé le «pragmatisme» dans la gestion des effets induits par la nouvelle politique économique de l'Algérie, en disant : «Nous acceptons la LFC algérienne et les contraintes qu'elle peut imposer aux entreprises françaises notamment portuaires. Mais nous avons dit au Premier ministre que ces entreprises s'adaptent.» Les élus marseillais ont indiqué avoir soumis à M. Ouyahia une série de propositions destinées à renforcer la coopération entre Alger et Marseille notamment la création d'une maison Marseille-Provence à Alger. «La région (PACA) doit avoir un point d'appui en Algérie pour pouvoir se développer dans ce pays. Il s'agit de discuter avec les Algériens et voir comment travailler ensemble et faire des propositions notamment concernant les PME», a précisé le président de la Chambre de commerce Marseille-Provence Jacques Pfister. Pour rappel, la Loi de finances complémentaire (LFC), adopté fin juillet, durcit les modalités d'importation des marchandises et interdit notamment de faire entrer des engins de travaux publics d'occasion. Dès le mois d'août, cette nouvelle politique a eu pour conséquence directe de diminuer de 40% l'activité marchandises des bassins Est du port de Marseille, dont l'Algérie est le premier client.