En vue de renforcer la coopération, une maison Marseille-Provence sera créée prochainement à Alger. Après la pluie, c'est le beau temps! Les opérateurs marseillais semblent être plus compréhensifs avec les dernières mesures de la LFC 2009. Les élus provençaux, qui se sont rendus dimanche dernier à Alger, repartent satisfaits. «Nous repartons en donnant une image extrêmement réconfortante sur le dialogue entre Alger et Paris», a déclaré en préambule, le président de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (Paca), Michel Vauzelle. Lors d'une conférence de presse organisée en fin de visite à la résidence de l'ambassade de France à Alger, M.Vauzelle ainsi que ses compagnons se sont dits soulagés et compréhensifs par rapport à la position du gouvernement algérien. «Nous avons eu un entretien positif et très fructueux avec le Premier ministre», a ajouté M.Vauzelle sur un ton serein. Selon lui, l'explication avancée par M.Ouyahia leur a permis de mieux saisir les raisons et les motivations du gouvernement algérien. Il faut reconnaître que les mesures adoptées dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 ont soulevé un tollé au sein des entreprises de la cité phocéenne. Des manifestations ont été organisées pour protester contre ces mesures. Ce n'est plus le cas maintenant. «Les entreprises du port de Marseille s'adaptent à la nouvelle loi algérienne», a assuré, de son côté, le président de la Chambre de commerce Marseille-Provence, Jacques Pfister. Le message du gouvernement algérien a eu un écho favorable. «C'est aux entreprises étrangères de s'adapter au nouvel environnement», a martelé le Premier ministre, lors de l'ouverture de la session parlementaire d'automne le 2 septembre dernier. «Nous n'allons pas faire marche-arrière», a-t-il précisé en guise de réplique aux critiques des opérateurs étrangers. Certes, M.Pfister reconnaît que les entreprises marseillaises éprouvent des difficultés, mais elles sont prêtes, dit-il, à jouer un rôle dans le développement économique de l'Algérie. Le président de la Chambre de commerce a révélé que les mesures concernant l'importation ont eu un impact très négatif sur la santé des entreprises. L'activité commerciale avec le port d'Alger représente entre 10 et 15%. «L'Algérie est le troisième client important du port de Marseille», a-t-il souligné. Pour sa part, le président du Conseil général des Bouches-du-Rhône, Jean Noël Guérini, a pour sa part plaidé pour une approche plus «pragmatique» dans la gestion des effets induits par la nouvelle politique économique de l'Algérie. «Nous acceptons la LFC algérienne et les contraintes qu'elle peut imposer aux entreprises françaises notamment portuaires. Mais nous avons dit au Premier ministre que ces entreprises s'adaptent», a-t-il fait remarquer. Le plus important pour lui est de ne pas conclure des partenariats mais plutôt de les traduire sur le terrain. «Il y a beaucoup de possibilités pour développer davantage le partenariat entre les deux rives», a-t-il estimé en citant la coopération en matière d'emploi, de prise en charge de jeunes. La délégation a soumis à M.Ouyahia une série de propositions destinées à renforcer la coopération entre Alger et Marseille, notamment la création prochaine d'une maison Marseille-Provence à Alger. «La région (Paca) doit avoir un point d'appui en Algérie pour pouvoir se développer dans ce pays. Il s'agit de discuter avec les Algériens et voir comment travailler ensemble et faire des propositions, notamment concernant les PME», a précisé le président de la Chambre de commerce Marseille-Provence. Chargés de transmettre les doléances des opérateurs français au plus haut niveau, les élus marseillais sont rassurés sur la qualité de l'accueil et d'écoute.