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À 77 ans, le président Egyptien veut briguer un cinquième mandat
Hosni Moubarek. Le raïs, son fils Gamal et la kifaya...
Publié dans El Watan le 14 - 07 - 2005

Les plébiscites à 99%, les Arabes ça les connaît. Pourtant, même le Christ n'avait obtenu la loyauté que de 9 apôtres sur douze, c'est-à-dire un soutien de 75% parmi ses propres compagnons. Kifaya !
Dans le glossaire du président égyptien ce vocable maudit, devenu un slogan puis un leitmotiv, irrite au plus haut point. Rien qu'à son évocation, le raïs, paraît-il, pique une grosse colère qui fait ébranler le palais. C'est que les temps ont changé. Moubarek, à son grand dam, n'a pas qu'une opposition factice aux ordres, qui n'est là que pour donner l'illusion d'un jeu démocratique, comme cela se passe dans la quasi-totalité des pays arabes. Kifaya veut dire « ça suffit » ou en termes bien de chez nous, « barakat ». C'est que l'homme au pouvoir depuis un quart de siècle ne veut pas abdiquer, malgré le tollé soulevé par l'annonce de sa propre succession. Pourtant, au cours de ces derniers mois, il y est allé avec des discours conciliants et des décisions contradictoires qui renseignent sur la fébrilité d'un pouvoir aux abois, en fin de règne. Moubarak, fidèle à lui-même et à la politique qu'il s'est tracée des années durant, déclare au début de l'année en cours que la Constitution égyptienne n'était pas amendable et qu'il n'était pas question de toucher quoi que ce soit à la loi fondamentale du pays. Un mois après, il se rebiffe en proposant au Parlement la réforme de l'article 76, afin de permettre une compétition électorale pour la désignation du président de la République. Naturellement, ce grand pas franchi avait été salué par la population tétanisée par des plébiscites où l'unique candidat, issu du Parti national au pouvoir, remportait sans coup férir la mise avec plus de 95% des voix avec un arrière-fond de démocratie de l'illusion, propre aux pays sous-développés.
Jeu trouble
La joie des Egyptiens fut de courte durée, puisque quelques semaines plus tard, Moubarek revoit à sa façon le fameux article suscité, en suggérant à son propre parti, largement majoritaire au Parlement, de fixer les règles du jeu en excluant tout intrus, bien avant la compétition. Joli tour de passe-passe qui voit encore une fois Moubarak et ses proches, dont son fils Gamal, propulsés au-devant de la scène au grand dam du mouvement populaire pour la réforme kefaya, qui y voit un louvoiement du système prêt à se reproduire malgré tous les vents contraires. Depuis que les Etats-Unis ont sommé le président égyptien de changer de politique et de s'ouvrir davantage à la société, les relations entre les deux pays, jadis au beau fixe, se sont détériorées. En quelques années, les deux crises majeures qui ont opposé la Maison-Blanche au Caire se sont cristallisées sur l'emprisonnement de deux personnalités libérales qui avaient fait de la dénonciation du système Moubarak, leur cheval de bataille. Ainsi, en est-il de l'opposant Ayman Nour et, avant lui, du sociologue égypto-américain Saâdedine Ibrahim, peu avant d'être emprisonné pour avoir perçu, sans autorisation préalable, des subsides européens pour sa fondation des droits de l'homme. Cet ancien proche du régime avait parlé de l'Egypte comme d'une « gomlokeya », jeu de mots traduisible par « répu-narchie ». Mais le pays des pharaons n'est pas une monarchie, n'a cessé de répéter Moubarak qui a expliqué que son fils ne faisait que travailler avec lui, citant l'exemple de Claude Chirac avec son président de père. Le raïs n'oublie pas que l'un des handicaps de Gamal est de ne pas être militaire, corps duquel sont issus tous les présidents depuis le coup d'Etat de 1952. Il faut dire que la métamorphose de Gamal Moubarak, cadet du président Hosni, nourrit les scénarios de succession. Hier banquier effacé, il est désormais le numéro 3 du parti au pouvoir et a placé ses hommes au gouvernement.
L'Algérie, exemple à ne pas suivre
« Je ne suis pas candidat. Je l'ai répété. Je le redis encore aujourd'hui. » Mais qui le sera ? Même si en lieu et place du traditionnel référendum à candidat unique, la présidentielle de l'automne prochain sera multipartite et au suffrage universel direct. Mais l'opposition, dont les activités sont contrôlées et limitées, n'a pratiquement aucune chance. D'autant que les conditions de candidature, comme signalé plus haut, très restrictives, empêchent tout rival sérieux de se présenter. En fait, peu ouvert à de profondes réformes démocratiques, le chef de l'Etat égyptien veut assurer une succession sans trop de fracas, jouant sur le contexte international troublé. La menace islamiste est d'ailleurs brandie, comme un épouvantail. Les dirigeants égyptiens, au cas où il y aurait des transformations sérieuses au niveau du fonctionnement institutionnel et structurel, craindraient un véritable raz-de-marée vert. C'est, dit-on dans les chancelleries, l'une des raisons qui ont incité le raïs égyptien à rejeter toute idée de réforme sérieuse allant jusqu'à avouer, de manière implicite, dans un entretien accordé au quotidien français Le Monde, l'impopularité des pouvoirs arabes et les risques d'une prise de pouvoir par les islamistes en cas d'élections démocratiques. D'ailleurs, il s'est empressé de citer comme argument épouvantail le cas de l'Algérie, considéré comme un exemple à ne pas suivre. Ainsi, refuse-t-il, du bout des lèvres le projet du Grand Moyen-Orient façonné par Washington. Toujours est-il qu'en attendant de voir venir, l'opposition amplifie sa campagne contre une éventuelle candidature du président Moubarak pour un 5e mandat de six ans, en septembre.
La peur des « frères »
Les Frères musulmans, représentant le plus puissant des mouvements d'opposition en Egypte, ont appelé à la création d'un « front des réformes » dans une alliance avec le Wafa et le Tagamou (gauche marxiste nassérienne). L'opposition est d'accord sur du moins un point : demander au président âgé de 77 ans de renoncer à briguer un 5e mandat. Façon de répercuter le raz-le-bol populaire qui s'élève à travers l'Egypte. « Kifaya, non à la prolongation, non au pouvoir héréditaire. » Nombreux sont ceux qui craignent une alternative limitée. Un Moubarak en cache toujours un autre... Né en 1963, Gamal Moubarak a 18 ans lorsque son père, commandant en chef de l'armée de l'air et vice-président discret, est propulsé à la tête du pays, après l'assassinat d'Anouar Al Sadate. A l'époque, le jeune homme étudiait à l'université américaine du Caire. Diplômé en 1982 en administration des entreprises, il rempile pour un magistère avant de faire ses armes de banquier à la Bank of America, au Caire. « J'ai commencé au bas de l'échelle, j'ai même travaillé comme guichetier », expliquait-il quelques années plus tard à des étudiants venus l'entendre louer les valeurs du travail et de la jeunesse. Il s'expatrie ensuite en Grande-Bretagne, au sein, puis à la tête de la branche londonienne de l'établissement. Parallèlement, il fonde Medinvest, une société d'investissements privés.
Un moubarak en cache un autre
Plus qu'un fils à papa, Gamal serait, dit-on, un fils à maman. La sienne l'Egypto-Galloise, Suzanne Moubarak, est une first lady élégante, titulaire d'un doctorat en sociologie à l'université américaine du Caire. Monopolisant aux côtés de son époux la une des journaux, elle préside de multiples fondations et représente fréquemment son pays à l'étranger. On lui prête une influence considérable dans la sphère politique égyptienne. L'intelligensia cairote murmure qu'elle serait à l'origine de la mise sur orbite de son fils. « Le président laisse faire, mais ce n'est pas lui le maître d'œuvre de la percée de Gamal », indique un familier du régime. Moubarak père gère sa fin de mandat avec à propos, même s'il doit tenir compte des « conseils avisés » de Bush qui lui a demandé « d'organiser des élections aussi libres et équitables possibles ». Un tel ordre perçu comme une ingérence a tout de même été accepté par l'opposition, prête à tous les sacrifices pour le changement. Aux yeux des Américains, l'Egypte doit se réformer et aller vers une ouverture démocratique si elle veut encore bénéficier de leur soutien. Avec 2 milliards de dollars par an, l'Egypte est, au Moyen-Orient, le deuxième pays après Israël à profiter de l'aide américaine.Prise entre le marteau de la rue en colère et l'enclume de la pression américaine, l'Egypte de Hosni Moubarak n'en démord pas, en annonçant quelques réformettes, qui ont fait sursauter le candidat Ahmed Zoueil, détenteur de deux passeports égyptien et américain. Les candidats ayant une double nationalité sont interdits de se présenter. Pourtant, le patriotisme de Zoueil ne peut être mis en doute. Ce prix Nobel de chimie avait été décoré de la plus haute distinction égyptienne, des mains du président Moubarak lui-même. Le système a tout intérêt de maintenir le raïs à sa place pour un autre mandat. Un président qui reste assez fort et qui sert de paravent à une classe d'affairistes et de politiques tant décriés par la population.
Parcours
Moubarak est né le 4 mai 1928 à Kafr El Meselha en Egypte. Après le lycée, il entra à l'Académie militaire égyptienne où il obtint un diplôme de sciences militaires. En 1950, il entra à l'Académie de l'armée de l'air égyptienne, où il obtint un diplôme en sciences de l'aviation, terminant major de promotion.
Depuis, il progressa régulièrement dans la hiérarchie en occupant successivement les postes de pilote, d'instructeur, de chef d'escadrille et enfin de commandant de base. En 1964, il fut nommé à la tête de la délégation de l'armée égyptienne en URSS. Pendant les années 1967 à 1972 et la guerre d'usure entre l'Egypte et Israël, Moubarak fut nommé directeur de l'Académie de l'armée de l'air et responsable du personnel de l'armée de l'air.
En 1972, il devint commandant de l'armée de l'air et ministre des Affaires militaires.
En octobre 1973, à la suite de la guerre de Kippour, il fut à nouveau promu. En avril 1975, il devint vice-président de l'Egypte et, en 1978, il fut choisi vice-président du Parti national démocratique (PND). Il est président de la République depuis 1981.


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