Il ressort de ces divers témoignages que Saba était un royaume puissant et riche. Les fouilles archéologiques ont révélé des habitations, des temples, des établissements publics divers ainsi que d'ingénieux systèmes d'irrigation qui permettaient la pratique de l'agriculture. La région était également riche du commerce des aromates, notamment l'encens et la myrrhe, qu'elle devait exporter en grandes quantités dans les pays voisins, ainsi que le montrent les traces de pistes suivies par les caravanes. Au Ve siècle avant J.-C., Hérodote donne des informations sur l'Arabie dont il décrit les richesses et les mœurs. Il rapporte que les Arabes récoltaient l'encens puis le brûlaient sous les arbres : la fumée qu'il dégageait chassait les serpents. Un autre auteur grec, Théophaste (IVe siècle avant J.-C.) cite Saba et trois autres royaumes sud arabiques comme les pays d'origine des aromates. Il décrit avec précision les arbres qui donnent l'encens et la myrrhe ainsi que la façon dont les produits sont commercialisés : «Chacun entasse son encens et sa myrrhe de la même façon et les laisse à la surveillance des hommes de garde, après avoir placé sur son tas un écriteau portant le relevé du nombre de mesures et de la somme à payer pour chaque mesure. Les marchands viennent voir les écriteaux et quand ils voient un tas qui leur convient, ils le mesurent et placent le montant à l'endroit où ils ont pris la marchandise. Le prêtre vient et, ayant pris le tiers du prix pour le dieu, laisse là le reste qui demeure en sécurité pour les propriétaires jusqu'à ce qu'ils viennent le quérir.»