Réaction Depuis la mise sous mandat de dépôt, il y a plus d?une semaine, du maire d?Oran, les surenchères sur les motivations réelles de son inculpation vont bon train. Pour les observateurs avertis, l?incarcération de Noureddine Djellouli répondait plus à des considérations d?ordre purement politique qu?à «autre chose». Sous les chefs d?inculpation de concussion, de trafic d?influence, d?annulation de contrat de marché et d?avantages illégaux, le maire FLN tendance Benflis a été «grossièrement jeté en prison à la veille de la visite de Abdelaziz Bouteflika à Oran», s?offusque un élu de l?APC. Dernier bastion des pro-Benflis, à leur tête Noureddine Djellouli, l?APC d?Oran représentait alors «une menace directe sur le déroulement de la prochaine élection présidentielle», s?indigne-t-on du côté de la place du 1er-Novembre, siège de la mairie. Le 28 janvier, Noureddine Djellouli était interpellé par la Brigade économique et financière (BEF) de la sûreté de wilaya puis déféré devant le parquet de Oued Tlélat qui l?écroua en compagnie de son demi-frère et d?un syndicaliste communal. A partir de cette date, les événements vont se précipiter et des élus locaux FLN «légalistes» vont monter au créneau pour dénoncer la mesure «inique et aux relents politico-politiciens qui a frappé le maire d?Oran». «Nous dénonçons cette décision arbitraire et nous nous inscrivons en faux contre le wali d?Oran, principal instigateur de cette cabale à l?encontre des militants de Ali Benflis.» «Nous sommes dans une situation risible. Une situation basée sur le copinage, les affinités régionales et les relations personnelles et administratives», ont déclaré des militants «légalistes». Du coup, d?autres déclarations ont été faites, toujours dans le même souci : essayer de muscler la contestation en vue de faire toute la lumière sur l?emprisonnement de Noureddine Djellouli. L?APW, autre «citadelle» pro-Benflis, présidée par l?inamovible mouhafedh Brahma Khadra Djelloul, vient de «tomber» aux mains des partisans de Abdelaziz Bouteflika, après avoir stoïquement résisté aux soubresauts du wali d?Oran. Signe que la situation reste tendue, le président de l?APW a été «démissionné» au profit d?un fidèle du clan présidentiel pour permettre à l?administration locale de «frauder légalement», selon un proche de Ali Benflis. Enfin, si l?on croit des indiscrétions de certains responsables locaux, l?idée de former un comité national pour la libération de Noureddine Djellouli semble faire son chemin.