Résultat n La Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé, hier, une opération de simulation d'une inondation au niveau de Oued Fali. Le choix du site n'est pas fortuit. En 2007, trois personnes, deux hommes et une femme, ont trouvé la mort à Oued Fali emportées par les crues. En outre, le site destiné à abriter la ville nouvelle de Tizi Ouzou est une zone inondable. Selon un document de la Protection civile, «Oued Fali est connu pour sa vulnérabilité au risque d'inondation. Situé en aval des collines et piémonts, il présente la caractéristique d'une cuvette, où toutes les eaux pluviales de la région convergent par écoulement et ruissellement, ou par le nombre important de talwegs et ruisseaux le traversant». En effet, il a suffi de moins d'une heure de pluie battante pour que l'eau envahisse les lieux et que des ruisseaux se forment pour aller se déverser dans un oued qui grossissait. Pour les besoins de la simulation, la Protection civile a émis, dimanche (13 décembre), un bulletin spécial annonçant 80 mm pour la journée d'hier. Le lieutenant Ghozali, chargé de la communication, que nous avons rencontré à Oued Fali, nous dira : «Lorsque nous avons émis le bulletin spécial, nous étions loin de penser que la nature allait nous donner raison. Lundi, un bulletin météo annoncait 60 mm de précipitations», il s'en est fallu de peu, quelques millimètres de plus, pour que la simulation se transforme en une véritable intervention. Mais les éléments de la Protection civile et tous les intervenants du plan Orsec ont pu poursuivre leur exercice de simulation car la pluie n'a pas causé de dégâts. Mais au-delà de l'exercice lui-même, l'opération d'hier nous a permis de voir la difficulté de la tâche que vivent ces hommes, les premiers à arriver sur le lieu du sinistre, pour sauver des vies humaines. Sous une pluie battante et à 9°C, ils étaient là pour les autres, et ces conditions que nous avons eu du mal à supporter durant quelques heures, sont, pour eux, clémentes par rapport à des situations beaucoup plus complexes ou leurs vies sont sérieusement mises en danger. Le poste médical avancé constitué d'une tente équipée avec les moyens nécessaires pour les premières urgences et le tri des blessés à évacuer en premier au CHU (selon la gravité de leur cas) était inondé, les agents des travaux publics ont dû réaliser des rigoles autour de la tente pour empêcher l'eau d'inonder complètement le poste et permettre aux médecins d'accomplir leur mission… Selon le lieutenant Ghozali, les moyens matériels mobilisés sont, entre autres, 140 agents de l'unité principale de la Protection civile et 10 de l'unité de Draâ Ben Khedda qui est la plus proche du site. D'autres moyens humains importants ont été également mobilisés (médecins, ambulanciers, agents de l'hydraulique, etc.) Pour permettre aux secours d'intervenir, la circulation automobile a été déviée et le secteur bouclé. L'exercice prévoit deux véhicules emportés par les eaux au niveau du pont reliant la localité à la rocade avec trois personnes sauvées dans un véhicule et deux décès dans l'autre. L'évacuation de deux familles, le sauvetage d'une vingtaine de personnes, la recherche de 6 disparus. Selon une première appréciation, l'exercice s'est déroulé normalement mais les éventuelles défaillances ne seront relevées que lors de la réunion d'évaluation que tiendra chaque secteur intervenant dans le plan Orsec.