Travaux n La troisième et dernière session de l'année de l'Assemblée populaire de wilaya de Blida a été consacrée, hier, mercredi, au dossier de l'éducation. Le rapport final consacré au secteur fait ressortir de graves dysfonctionnements dans les écoles. Aucune ne dispose d'un micro-ordinateur, et 89% des 150 écoles inspectées ne disposent pas d'une aire de jeu ou d'un stade. L'enquête menée par la commission de l'éducation de l'APW a fait ainsi découvrir le fossé existant entre le discours triomphaliste du ministre de l'Education quant à la dotation des écoles publiques algériennes en ordinateurs et la réalité du terrain. L'assistance n'était pas au bout de ses surprises lors de cette session, puisqu'elle apprendra également que seule une vingtaine d'écoles dispose d'une bibliothèque. Ainsi, l'enfant de Blida ne bénéficie pas, ou très peu, de lecture extrascolaire. Mais quelqu'un s'en est-il plaint ? Il semble que tout le monde se complaît dans cette situation jugée médiocre par nombre de cadres présents et qui ignoraient, jusqu'à ce jour, de quoi était fait le quotidien de leur progéniture à l'école. «Je dois me pencher sérieusement sur la scolarité de mes deux enfants», dira un président d'APC pendant qu'un directeur de wilaya affirmait qu'il partait, dès à présent, s'enquérir de nombre de faits révélés dans le rapport. Les présidents d'APC se sentaient quelque mal à l'aise lorsque le rapport révèle que les citernes d'eau dont sont équipées les écoles sont rarement contrôlées et nettoyées et que, plus grave, des enfants buvaient de cette eau dans nombre d'écoles sans que personne s'en soucie. Dans cet état de médiocrité avancée, le contenu pédagogique ainsi que le contrôle des enseignements ne sont point en reste : il a été notamment déploré que les cours supplémentaires sont érigés en règle et que l'enseignant, dans nombre de cas, signifie à l'élève qu'«il doit passer par les cours en dehors de l'école pour espérer réussir» et que ces cours sont dispensés par cet enseignant même. «A l'époque, les cours supplémentaires étaient considérés comme un rabaissement de la valeur de l'enfant dans sa formation, aujourd'hui ils représentent l'exemple à suivre, les choses ont bien changé», a noté la commission qui conseille à la direction de l'éducation de mieux suivre le travail des enseignants mis à l'index par le rapport. Les moyens pédagogiques ne sont pas en reste avec un constat négatif atteignant un déficit de 75% alors que les équipements scientifiques manquent jusqu'à 78%. L'image négative ressort de communes comme Boufarik à 55% et Ouled Yaïche à 64%, rajoutant ainsi à l'écœurement général ressenti dans la salle des conférences de la wilaya à la veille des vacances d'hiver et à l'orée de l'an 2010.