Phare Elle fut un centre de rayonnement intellectuel et religieux et a abrité la zaouïa Benouaâr. L'oasis d'Ourlal, devenue aujourd'hui l'un des centres importants de la wilaya de Biskra, a gardé des vestiges historiques qui attestent d'un passé florissant et d'influences diverses. Selon le président de l'Association khaldounienne des études et recherches historiques, l'un des connaisseurs de l'histoire de la région, Ourlal compte parmi les plus vieilles villes des Zibans. Elle a porté le nom de Ouaâlane ou Ouaghlane. Elle a été habitée anciennement par des tribus sanhadjas et a eu des monarques descendant de la famille des Beni Roumane, rattachée aux habitants actuels de la région des Assouar. Ziban, pluriel de Zab, renvoie à un espace assez vaste et abritant des centres d'habitations voisins. Ourlal fait partie des Zibans de l'ouest de cette région, avec les oasis de Oumache, M'lili, Lioua et M'khadma. Au début de l'ère chrétienne, les Romains ont construit une cité à Ourlal, sur les rives de l'oued Djeddi, cours d'eau important dans la région. Au VIIe siècle, Ourlal a accueilli le compagnon du prophète, Okba Ibnou Nafaâ, conquérant de la ville de Biskra. En 1541, les Turcs ont installé à Ourlal Hassan Agha, mais durant cette époque, le gouverneur le plus marquant fut Salah Raïs. Le 4 mars 1844, les Français ont occupé Biskra et toute la région des Zibans avec Ourlal. Ils se sont intéressés à cette oasis qui recelait des sources d'eau douce, notamment sur l'oued M'lili et l'oued Kelbi. Les habitants d'Ourlal ont joué un rôle prépondérant dans l'insurrection des Zaâtcha en 1849, en fournissant un contingent de plus de 70 cavaliers. Au XXe siècle, l'esprit de résistance a été conservé par les habitants qui ont activement participé au mouvement national, puis à la guerre d'indépendance. Ourlal fut également un centre de rayonnement intellectuel et religieux et a abrité la zaouïa Benouaâr. Elle a donné d'illustres savants comme cheikh Saâdouni, Ibn Tahoua ou Abou Zaher B'nou Jarim. Le patrimoine de la région a été exposé au pillage et à la dégradation durant l'occupation coloniale française, notamment le vol de précieuses pièces archéologiques de la région de Kosbat datant de l'époque romaine. Une association culturelle locale a publié le témoignage d'un citoyen né en 1918 qui écrit : «entre 1947 et 1949, j'ai participé avec 30 travailleurs à des travaux ordonnés par le colonel de l'armée de l'air Jean Barbez. Nous avons rassemblé des statues, des mosaïques et des pierres taillées qui ont été mises dans des caisses et expédiées en France.»