Résumé de la 2e partie n Malika M. prend pour la première fois une classe. Elle est très timide et les élèves, après l'avoir écoutée, la chahutent. Elle donne un coup sur le bureau. — Silence ! Elle a crié si fort qu'elle en est elle-même étonnée. Les élèves, surpris, s'arrêtent... Elle a compris que pour «amadouer» la classe, comme dit le surveillant général, il faut montrer une certaine autorité. Elle reprend, cette fois-ci sur un ton vraiment autoritaire : — Comment pouvez-vous travailler si vous faites du bruit ? Elle parcourt la classe du regard. Tous sont silencieux, mais déjà elle parvient à reconnaître quelques têtes : il y a les rouspéteurs, qui ne perdent pas l'occasion de protester; il y a ceux qui rient en douce, les durs, aux visages renfrognés, et puis quelques «doux»… des élèves qui ne parlent pas. Certains baissent même les yeux quand les autres font du bruit… Ils ne sont que trois ou quatre mais déjà elle parvient à les distinguer… Un doigt se lève. — Oui ? dit-elle — Mademoiselle, je ne pourrais pas venir lundi et jeudi après-midi. Je fais du sport… Des rires fusent. La jeune femme a repéré les élèves. — Silence ! Elle quitte l'estrade et va vers eux. — Vous voulez que je vous envoie chez le surveillant général ? — Excusez-moi ! Elle se retourne vers l'élève qui lui a fait part de s'absenter. — Quant à vous, vous n'êtes pas obligé de venir aux cours. Les cours supplémentaires, c'est pour les gens qui veulent travailler ! Elle foudroie du regard l'élève qui baisse les yeux. — Excusez-moi, mademoiselle ! Elle regarde la classe, le visage renfrogné, comme si elle était fortement irritée. Elle est, elle-même, étonnée par ce qu'elle va considérer, plus tard, comme son audace. — Bon… Elle va vers un élève, un de ceux classés parmi les «doux». — S'il vous plaît, vous pouvez me montrer votre cahier, pour que je voie où vous êtes arrivés ? L'élève, surpris par la demande, rougit. — Euh… oui ! Il prend son cartable, l'ouvre et retire son cahier. — Voilà, madame… Il rectifie : — Mademoiselle… Quelqu'un pouffe de rire. Elle le regarde méchamment. — Excusez-moi… Elle reprend le cahier. L'élève a baissé les yeux. C'est un garçon assez grand mais très timide. Elle a remarqué qu'il a de beaux yeux marron, mais tristes… — Voyons où êtes-vous arrivés… (à suivre...)