Résumé de la 46e partie n Hardcastle demande à Pierce si quelqu'un a entendu la conversation qu'il a eue avec la jeune fille retrouvée étranglée... Bien, fit Hardcastle. C'est bon, Pierce. Si par hasard vous vous rappeliez quelque chose d'autre, venez tout de suite me trouver. Resté seul, il lutta contre sa colère envahissante, en partie tournée contre lui-même. Cette fille à l'air craintif, avait su quelque chose - qu'elle l'ait entendu ou vu - qui la tracassait et la séance du tribunal n'avait fait qu'accroître son malaise. Etait-ce en rapport avec les témoignages ? Probablement avec celui de Sheila, ce qui expliquerait qu'elle ait tenté de la. voir chez sa tante avant-hier. Avait-elle appris quelque chose d'inquiétant sur Sheila ? Peut-être désirait-elle une explication seule à seule, pas devant les autres. Tout portait à le croire, tout. Hardcastle avança la main vers le télé-phone et appela Colin. Une fois en ligne : — Ici Hardcastle, dit-il. A quelle heure as-tu déjeuné avec Sheila Webb ? Colin hésita, puis : — Qui te dit que nous avons déjeuné ensemble ? — J'ai tapé dans le mille, pas vrai ? — Ça te contrarie ? — Non. Je te demande simplement à quelle heure. Tout de suite après l'enquête ? — Non, elle avait des courses à faire. Nous nous sommes retrouvés au restaurant chinois à 13 heures. — C'est bon. Du regard, Hardcastle parcourait ses notes : c'est entre midi et demi et 13 heures qu'on avait assassiné Edna Brent. — Notre menu t'intéresse ? fit Colin acerbe. — Te fatigue pas. Je voulais l'heure exacte, c'est tout, pour mon rapport. — Ah ! bien. Si nous en sommes là... Silence. Puis, conciliant, Hardcastle proposa: — Si tu n'as rien de mieux à faire, ce soir... — Je pars, l'interrompit Colin. J'étais en train de boucler ma valise. En rentrant ici, j'ai trouvé un message. Je dois filer à l'étranger. — Et tu reviens quand ? — D'ici une semaine – plus longtemps peut-être – ou jamais. — Quelle tuile pour toi, est-ce que je me trompe ? — Sait-on jamais, philosopha Colin, en raccrochant. Hardcastle arriva au 19 juste au moment où miss Pebmarsh allait sortir. — Vous êtes au courant ? dit-il. — De quoi donc ? — Je pensais qu'on vous avait prévenue. On a assassiné une jeune fille dans la cabine téléphonique du coin de la rue. — Assassinée ? Mais quand donc ? Il y a deux heures et demie environ. — Personne ne m'en a soufflé mot. Personne, dit miss Pebmarsh d'une voix acrimonieuse, comme si elle prenait soudain cruellement conscience de son infirmité. Une jeune fille assassinée. Et qui ça ? — Edna Brent, une employée de l'agence Cavendish. — Encore quelqu'un de là-bas. Mais l'avait-on convoquée comme l'autre, cette Sheila Webb ? (à suivre...)