Intérêt n Privée de joutes internationales pendant plus de deux décennies, l'Algérie a retrouvé son lustre d'antan en cette année 2009. Emmenés par une génération des plus talentueuses et un technicien des plus expérimentés, les Verts ont créé la sensation en éliminatoires de la Coupe du Monde. Leur strapontin pour l'Afrique du Sud, ils l'ont acquis contre vents et marées et au détriment des doubles champions d'Afrique égyptiens. Vingt-quatre ans ! Vingt-quatre ans que l'Algérie tout entière attendait la qualification de sa sélection nationale pour le plus beau des tournois planétaires, à savoir la Coupe du Monde. La traversée du désert s'est achevée le 18 novembre dernier à Khartoum, la capitale de Soudan. Au terme d'un long parcours qualificatif, semé d'embûches, les Fennecs ont décroché le billet tant convoité en disposant, lors d'un match barrage, de l'Egypte (1-0), leur ennemi juré. Une victoire acquise avec les tripes et courage, consécutif notamment à un périple cauchemardesque au Caire. Avant de redonner le sourire à 35 millions de leurs compatriotes, les protégés de Rabah Saâdane ont vécu l'enfer, dans tous les sens du terme. A leur arrivée sur les bords du Nil, ils ont eu la mauvaise surprise de se faire agresser par les supporters des Pharaons. L'image du bus les transportant dont les vitres ont été brisées par des briques, a fait le tour de toutes les chaînes de télévisions du monde. Cette attaque aurait pu être lourde de conséquences pour l'Egypte, mais la Fédération internationale de football a fait le choix de ne pas réagir et maintenir malgré tout la rencontre entre les deux sélections, programmée deux jours plus tard. Choqués, traumatisés et intimidés, les Verts ont chuté au Cairo Stadium. En dépit du soutien qui leur a été manifesté, Saïfi et ses partenaires se sont inclinés face à leurs vieux rivaux, mais la défaite ne leur a pas été fatale. Battus par deux buts d'écart, les Algériens ont eu droit à un match barrage. Et qu'elle fut belle La Belle ! Au Soudan, un pays limitrophe de l'Egypte, ils étaient comme chez eux, surtout que 20 000 de leurs supporters ont fait le voyage pour les encourager. Dans ce contexte-là, ils ne pouvaient que l'emporter. Et c'est bien ce qui s'est produit. Grâce à un seul et unique but d'Antar Yahia, les Fennecs ont obtenu leur revanche, arrachant par la même occasion leur billet pour l'Afrique du Sud. Une qualification au goût de soulagement, qui donna lieu à des scènes de joie au «bled», mais aussi en France, en Angleterre et au Canada. Le « One, two, three, viva l'Algérie » est devenu le tube de l'automne.