Le sélectionneur national s'est voulu rassurant lors de ses récentes sorties médiatiques. Il a laissé entendre que le challenge de la double qualification reste toujours à la portée de ses capés. Est-ce une stratégie de communication pour alléger le fardeau qui pèse lourdement sur les épaules de ses poulains ou croit-il vraiment à ce qu'il dit ? «Ce sera un match difficile face à une équipe expérimentée, mais la victoire ne doit pas nous échapper. Les deux équipes jouent pour la première place, synonyme de passage au second tour, d'où l'importance capitale de cette rencontre», souligne Rabah Saadane, qui s'attend en son for intérieur à une victoire. Les joueurs, de leur côté, se disent aussi prêts à faire le maximum pour empocher les trois points de la partie. Un impératif pour détrôner le Sénégal qui occupe la première position avec 8 points contre 6 pour son poursuivant immédiat, l'Algérie. La confrontation de demain soir est, à ce titre, décisive pour bien entamer le sprint final de cette première phase des éliminatoires jumelées de la CAN et de la Coupe du monde (CM) 2010. La dernière journée étant prévue pour le 12 octobre prochain. Seuls les 12 têtes de groupes et les 8 meilleurs seconds se disputeront les 5 tickets qualificatifs au Mondial de l'Afrique du Sud en 2010. Mais le grand public de l'EN, qui n'a pas fini de manger son pain noir depuis la phase finale du Mondial de Mexico en 1986, ne se laisse pas conter. Il réclame des preuves sur le terrain pour se faire de bonnes raisons d'espérer. Les inconditionnels des Verts, ils seront certainement très nombreux à soutenir leur équipe face aux Lions de la Teranga, entretiennent encore le rêve d'une troisième présence dans le gotha mondial de la discipline. L'explication entre l'EN algérienne et son homologue sénégalaise, programmée pour la soirée de demain au stade Mustapha Tchaker de Blida, suscite évidemment un grand intérêt parmi le large public. Les commentaires et les pronostics vont bon train depuis une semaine déjà. Le douzième homme de ce match déterminant se surpasse déjà pour permettre aux Fennecs de faire le nécessaire afin de garder leurs chances intactes à la double participation aux phases finales CAN-CM. Occupant le 90ème rang au classement de la FIFA, la sélection algérienne, à l'image du Championnat national, a beaucoup perdu de son prestige au cours de ces quinze dernières années. L'équipe A d'Algérie éprouve beaucoup de mal à se faire respecter en Afrique où, jadis, elle comptait parmi les ténors. Il faut reconnaître que toutes les équipes africaines, sans exception aucune, ont énormément progressé au cours de cette même période. Elles comptent de grandes stars dans les championnats européens et disposent, toutes, de pépinières et de véritables fabriques de nouveaux talents. Pour retrouver son lustre d'antan, le football algérien doit s'inspirer de cet exemple et renouer avec la performance à travers sa présence régulière dans les grand-messes internationales. La victoire, demain, face au Sénégal est une option indispensable pour cette qualification. Mais pour pérenniser la victoire et lui donner un prolongement au-delà de cette édition de la CAN et de la CM, il faut de la bonne gestion qui passe, à son tour, par une meilleure organisation des championnats nationaux à tous les niveaux. La lutte sans merci contre la corruption et la violence dans les enceintes sportives, la répression du faux en écritures comptables, la définition d'un statut juridique clair pour tous les clubs, l'encouragement de la formation en agissant sur le système public de subvention du sport, et la récompense exclusive de l'exploit et du travail bien fait, sont autant de points qu'évoquent souvent les professionnels. La tutelle, le mouvement associatif et le grand public ont, tous, un petit rôle à jouer dans cette grande réforme. Notre équipe nationale attend toujours le dernier moment pour jouer à quitte ou double. Ça passe ou ça casse. L'essentiel n'est pas là. Il faut à tout prix instaurer le professionnalisme, le vrai, comme partout ailleurs pour permettre à la discipline de se moderniser d'elle-même. K. A.