Acte n Le conflit qui oppose les islamistes aux évangilistes dans la wilaya a connu hier une autre escalade de violence avec l'incendie de l'église Tafat sise dans le lotissement Bekkar. Selon des sources sûres un groupe d'individus a procédé dans la nuit d'hier au saccage et à l'incendie du lieu de culte de la secte évangiliste. Ce matin des islamistes salafistes ont procédé à la fermeture de la rue Krim-Belkacem pour demander la fermeture de toutes les églises de la wilaya. Il ne s'agit là que d'une mise en pratique d'une menace formulée le 26 décembre passé par un groupe d'une trentaine d'islamistes fanatiques qui, se présentant comme membres des comités des cités Bekkar, Zidane et Krim-Belkacem, avaient procédé à la fermeture de ladite église après avoir empêché les membres de la secte d'accomplir la messe hebdomadaire du samedi. La veille, ces mêmes fidèles étaient pas moins de 200 à assister à la messe de Noël, un nombre important qui aurait poussé les islamistes à passer à l'acte. D'ailleurs lors des incidents du 26 décembre, ces derniers avaient clairement formulé la menace de procéder à l'incendie des églises évangélistes si les autorités compétentes ne procédaient pas à la fermeture de ces lieux de culte. Le lundi 28 décembre, un vol aurait été commis dans l'église dont les responsables ont déposé plainte contre X pour saccage et vol (les objets volés seraient, une sono et l'unité centrale d'un micro). On ignore si la plainte a été reçue car il faut rappeler que l'église Tafat et tous les autres lieux de culte évangiliste dans la wilaya de Tizi Ouzou ou dans les autres wilayas du pays ne sont pas autorisés. D'ailleurs, il y a plus d'une année, la Direction de la réglementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya de Tizi Ouzou avaient émis une note exigeant des associations protestantes (puisque c'est sous cette appellation que les églises se présentent) de se conformer à la réglementation en vigueur et déposer un dossier de demande d'agrément faute de quoi elles seront interdites de toute activité. Mais les responsables des églises ont refusé de se soumettre à la loi car, selon le président de l'association de l'église protestante d'Algérie qui existe depuis les années 1990 (dont le siège est à Alger) et qui est détentrice d'un agrément, les autres églises ouvertes dans les différentes wilayas du pays ne sont que des antennes de l'association mère. Le prosélytisme des évangilistes qui n'a pas épargné les malades hospitalisés au niveau du CHU de Tizi Ouzou, et auquel l'État n'a pas mis un terme en dépit des mises en garde de la presse nationale quant à un éventuel affrontement interreligieux et ce depuis 2000, a fini par exacerber les islamistes. Et si le problème est pris en charge par les salafistes extrémistes, la situation risque de dégénérer et d'échapper à la maîtrise des autorités qui sont interpellées à agir pour éviter le pire à la région et tempérer les ardeurs des uns et des autres à défaut de mettre un terme au prosélytisme des salafistes et des évangélistes véritable menace contre la stabilité de la société. Loin d'être alarmiste, la situation risque de basculer et de devenir incontrôlable...