Constat n Lazhari Labter, éditeur et auteur, évoque, dans l'entretien qu'il nous a accordé, sa nomination à la présidence du SPL (Syndicat des professionnels du livre) et aborde la mission de ce dernier. InfoSoir : Récemment vous avez été élu président du Syndicat des professionnels du livre (SPL). Quels sont vos projets et votre feuille de route pour cette organisation ? Lazhari Labter : A court terme, la feuille de route que mes camarades du SPL m'ont confiée, c'est exactement celle clairement définie dans le communiqué du 21 décembre 2009 où il est dit que «le président désigné a été chargé de préparer une assemblée générale élective prévue au mois de février en vue du renouvellement du bureau et de l'élection d'un nouveau président». Les projets du SPL seront rendus publics dès que la question organique de l'élection d'un nouveau bureau et d'un président aura été réglée. Comment s'est fait le changement à la tête du SPL ? l Comme il est précisé dans le communiqué, Mme Radia Abed qui a assumé de manière honorable et professionnelle la présidence du syndicat depuis sa création en 2002, a, à sa demande, été déchargée de cette fonction que le bureau, réuni en session ordinaire le jeudi 17 décembre 2009 à Alger, a entériné et décidé, à l'unanimité des membres, de me confier la présidence du SPL jusqu'à la prochaine assemblée générale élective. Il est entendu que Mme Abed qui n'a ménagé, aux côtés de ses camarades, aucun effort pour faire avancer la cause de la chaîne du livre, reste membre du bureau actuel et du syndicat. Quelle est la mission du SPL ? Le SPL est une organisation de professionnels du livre travaillant sur l'ensemble de la chaîne (de l'éditeur au libraire), un cadre de concertation et de réflexion démocratique et ouvert ainsi qu'une une force de proposition et d'action. Initiateur et animateur des premières Assises nationales du livre en 2002, ce syndicat, lors de cette première rencontre importante et inédite, avait mis en avant la nécessité d'une politique et d'une loi sur le livre qui demeure encore posée. Le SPL, qui est reconnu et salué pour la pertinence de ses analyses, sa connaissance approfondie des questions liées à la chaîne du livre, milite depuis sa création, pour une politique nationale du livre et le développement d'une industrie du livre à la hauteur des exigences et des besoins de notre pays. On en est encore très loin. Mais on y arrivera ensemble. Quelle différence entre SPL et SNEL ? l Les deux sont des organisations professionnelles du livre agréées. A l'origine, le SNEL était une association d'éditeurs. Elle s'est transformée en syndicat après la création du SPL en 2002. Le SNEL est censé regrouper uniquement des éditeurs alors que le SPL est ouvert à l'ensemble des acteurs de la chaîne des livres. La philosophie qui sous-tend la démarche du SPL est que, dans notre pays, pour régler les problèmes de l'édition, il faut travailler sur l'ensemble de la chaîne et non sur un seul maillon. Quelle perspective pour le livre pour l'année 2010 ? l En l'absence de statistiques viables, il est difficile de répondre à cette question d'ordre général. Ce qui est certain, c'est que, au vu des résultats de 2009, les efforts à fournir doivent être importants pour hisser ce secteur à un niveau satisfaisant. En effet ce qui est sûr, c'est que la culture, de manière générale, et le livre, en particulier, ont besoin du soutien de l'Etat sur tous les plans : administratif (facilitations des démarches pour l'importation et l'exportation d'ouvrages), financier (aides publiques), bancaire (prêts à taux d'intérêt faibles)), fiscal (réduction ou suppression des impôts, notamment pour les PME).