Riposte n Le Yémen a annoncé aujourd'hui, jeudi, la suspension de l'octroi de visa d'entrée aux étrangers dans ses aéroports, afin d'empêcher l'infiltration de «terroristes» dans le pays. «Le Yémen a décidé d'arrêter l'octroi des visas d'entrée aux étrangers dans les aéroports afin d'empêcher l'infiltration de terroristes dans le pays», a indiqué l'agence officielle de presse SABA. «A partir d'aujourd'hui, les visas seront uniquement délivrés dans les ambassades yéménites (...) après consultation avec les responsables de la sécurité pour une vérification de l'identité des voyageurs», a indiqué, de son côté, un responsable militaire non identifié. Cette mesure vise «à prévenir l'infiltration de tout élément terroriste suspect», a-t-il dit, cité par le journal 26 Septembre publié par le ministère de la Défense. Outre l'aéroport international de Sanaâ, le Yémen compte six aéroports accueillant des vols internationaux dont celui d'Aden dans le sud du pays. Les ressortissants de la plupart des pays, notamment occidentaux et arabes, pouvaient jusqu'à présent obtenir un visa à l'aéroport. Cette annonce intervient au lendemain de l'annonce par le Premier ministre britannique Gordon Brown de la suspension des vols directs entre le Royaume-Uni et le Yémen, dans le cadre d'un renforcement des mesures de sécurité après la tentative d'attentat contre le vol Amsterdam-Detroit le jour de Noël. Une tentative dont l'auteur, Umar Farouk Abdulmutallab, a séjourné au Yémen. Les nouvelles mesures font partie de l'offensive d'envergure lancée par les autorités yéménites contre Al-Qaîda depuis décembre. La veille, l'aviation yéménite a lancé des raids contre la maison d'un chef présumé d'Al-Qaîda à l'est de Sanaâ, faisant un nombre indéterminé de victimes. Ils visaient la maison du chef d'Al-Qaîda dans la province de Marib, Ayed al-Chabwani, l'un des six dirigeants d'Al-Qaîda que les autorités avaient pourtant donnés pour morts le 15 janvier dans un raid aérien. Mais Al-Qaîda avait alors démenti leur mort. Une source militaire n'a rien dit quant à l'éventualité que Chabwani ait pu réchapper au raid du 15 janvier. Un haut responsable du département d'Etat spécialiste de la lutte antiterroriste a salué hier «un virage décisif du gouvernement yéménite et un intérêt décisif de la part de la communauté internationale» pour aider Sanaâ à combattre l'extrémisme. La veille, un rapport présenté au Sénat a mis en garde contre la possibilité qu'Al-Qaîda entraîne au Yémen plus d'une trentaine d'Américains convertis à l'islam en prison. Ces mesures surviennent avant la conférence de Londres sur le Yémen prévue le 27 janvier et visant à aider le Yémen dans sa lutte contre Al-Qaîda.