Résumé de la 3e partie n La surprise est grande au tribunal quand on découvre que les 2 marins sont des femmes... A la suite d'une dispute avec son père, James Bonny s'est enfui sur le premier bateau venu, qui se trouvait appartenir à la flibuste. Lorsque James Bonny propose à Ann Fletcher de partir avec lui, elle n'a pas un instant d'hésitation. Leur première escale est Nassau, aux Bahamas, qui est alors la plaque tournante de la piraterie. Là, Ann tient à convoler en justes noces, moins sans doute par souci de régularité que par provocation vis-à-vis de sa famille. Et c'est bien ainsi que le prend son père. Quand il apprend la nouvelle, il lui fait savoir qu'il la déshérite. Ann Fletcher, devenue Ann Bonny, montre alors de quoi elle est capable. Elle convainc le capitaine de revenir à Charleston et de brûler la plantation familiale. Quand ils reprennent la mer, il ne reste plus rien de ce qui était son patrimoine. Ann Bonny a définitivement rompu les amarres avec son passé, elle est devenue Ann la rebelle. Mais James, son mari, est loin d'avoir la même trempe. Il est entré dans la piraterie par hasard et cela se sent. Il ne participe que mollement aux abordages. Il est timoré, hésitant. Ann, à cette époque, ne fait pas partie des combattants, elle reste à fond de cale lorsque les autres donnent l'assaut, mais elle brûle de monter sur le pont pour les imiter. Elle n'en aura pourtant pas l'occasion. Au même moment, dans l'espoir d'éliminer la piraterie, le roi d'Angleterre offre l'amnistie à tous ceux qui déposeront les armes. Bien entendu, le flibustier d'occasion qu'est James Bonny saisit cette opportunité. Il s'installe à New Providence, aux Bahamas, où il ouvre un estaminet sur le port. Sa bouillante épouse est bien obligée de le suivre. Elle est d'autant plus furieuse qu'elle ne tarde pas à découvrir que l'activité de cabaretier de son mari n'est qu'une façade : il est payé fort cher par les autorités pour servir d'indicateur. Depuis l'amnistie, New Providence fourmille d'anciens pirates théoriquement rangés. Mais en se retrouvant au contact les uns des autres ne vont-ils pas former de nouvelles bandes et reprendre la mer pour d'autres campagnes ? James Bonny est chargé d'en avoir le cœur net. Parmi ceux qu'il surveille tout particulièrement figure une ancienne gloire de la flibuste, Jack Rackham, dit «Rackham le Rouge», qui a élu domicile tout près de l'estaminet et vient parfois y prendre un verre. Pour l'instant, il ne semble rien faire de répréhensible, mais ce n'est sans doute qu'une apparence. James en est persuadé. Il répète à sa femme : — Je suis sûr qu'il prépare quelque chose et ce jour-là je le ferai coffrer avec toute sa bande ! Ann se jure de ne pas le laisser faire. En attendant, elle ne cesse d'entendre les exploits du pirate. Aussi, lorsqu'elle lui sert à boire elle ne peut s'empêcher de le trouver terriblement séduisant, avec sa fine moustache et son regard conquérant. Ann, de son côté, est loin d'être désagréable et l'ancien capitaine ne tarde pas à lui faire une cour pressante. La jeune femme succombe et lui révèle les activités et les soupçons de son mari. Rackham se récrie : — Il se trompe ! J'ai arrêté pour de bon. J'ai caché un trésor. Dès que je pourrai, j'irai le récupérer et je monterai un commerce. On pourrait s'installer en Amérique du Sud. Tu me suivras, n'est-ce pas ? La réponse est non, bien entendu. Ann n'a pas fait tout cela pour retrouver la vie qu'elle a quittée à Charleston. C'est de Rackham le Rouge qu'elle est amoureuse, pas d'un Jack Rackham embourgeoisé et empâté. — Pas question! Si tu veux que je te suive, tu dois redevenir pirate. (à suivre...)