Verdure n C'est la plus ancienne dans l'histoire du jardinage à Oran et les visiteurs ne manquent jamais de vanter «la splendeur de ce musée botanique ouvert sur l'art des plantes». Cet espace, appelé «Pépinière de Ras El-Aïn», est considéré comme le symbole de la passion que vouent les Oranais à la végétation, passion éclipsée pendant des années, avant que survienne une véritable résurrection avec la création de pépinières privées, l'émergence de pépiniéristes dans les marchés populaires et la présence remarquable de spécialistes du domaine. Créé en 1937 au quartier populaire de Ras El-Aïn, au pied du mont Murdjadjo, ce joyau verdoyant conserve encore des chefs-d'œuvre de l'horticulture réalisés par des mains créatrices appartenant à la génération précédente. On y trouve une panoplie de fleurs et de plantes d'ornement qui décorent les locaux des administrations, les balcons mais aussi les rues dans certaines occasions. L'histoire de la création de cette pépinière est intimement liée aux traditions des quartiers populaires limitrophes, notamment hai Es-Sanawber connu pour ses vergers et ses habitations (haouchs) fleuries jusqu'au début des années 1990 avant l'invasion du béton. Les passants, à proximité de cet îlot vert juché à une altitude de 85 mètres, ne manquent pas d'apprécier la beauté de cet espace de 3 hectares, qui produit une cinquantaine d'espèces végétales. Dans des embryonnaires en verre et des carrés harmonieux pour la reproduction des plants, on trouve de tout, du fameux «nid d'oiseaux» en passant par les œillets et les chrysanthèmes. Cette pépinière produit entre 30 000 et 40 000 plantes par an, pour les besoins des particuliers et de différentes administrations et institutions. De cette pépinière sont nées quatre autres à travers la wilaya produisant un total de 200 000 plants par an. En dépit de la multiplication des pépinières dans la région, celle de Ras El-Aïn continue d'enregistrer une affluence croissante de représentants d'organismes et d'administrations notamment. L'entretien de ce joyau horticole se fait sur les pas de Hadj Merzouk, premier homme à le prendre en main en juillet 1962 au lendemain de l'indépendance et qui avait formé beaucoup de jeunes gens dans les Centres de formation professionnelle d'Oran. Cette précieuse contribution a même hissé cette pépinière au rang de partenaire dans la formation en botanique. Mieux encore, Hadj Merzouk aura créé 216 espaces verts à Oran, alors qu'il n'y en avait que 64 après l'indépendance. La wilaya avait décroché, lors des olympiades organisées en 2009 par le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels, le premier prix de jardinage.