Constat n L'anarchie qui caractérise le marché de la pièce de rechange a permis à certains importateurs d'introduire des pièces de rechange contrefaites. «Le marché de la pièce de rechange est très désorganisé et cela dure depuis très longtemps. C'est vrai qu'avec les nouvelles lois on a pu mettre un peu d'ordre mais ça reste encore difficile. Tout cela parce que l'ancienne réglementation a ouvert la porte à tout le monde», nous a déclaré M. Fayçal représentant de l'Association des importateurs algériens des pièces de rechange. S'exprimant en marge de la journée d'étude consacrée à ce sujet, hier à l'hôtel El-Aurassi, notre interlocuteur estime qu'il faut respecter certaines normes notamment la traçabilité du produit et ce, pour lutter contre la contrefaçon. De son côté, le représentant de l'association des concessionnaires algériens (Ac2a) a souligné, dans sa communication, l'importance qu'il faut accorder à la fabrication des pièces de rechange en Algérie pour lutter contre la contrefaçon. «Il faut encourager la fabrication de pièces de rechange localement afin de lutter contre la contrefaçon mais aussi réduire la facture des importations qui ne cesse d'augmenter», a-t-il suggéré. L'autre moyen de lutte contre la contrefaçon évoqué par l'intervenant, est l'organisation de l'activité qui est actuellement «trop ouverte». «Il faut faire de cette activité une activité réglementée car actuellement elle est trop ouverte, donc il faut la moraliser dans l'intérêt de tous», a-t-il indiqué tout en appelant à professionnaliser la profession. D'autres participants ont appelé à la sensibilisation des consommateurs afin qu'ils distinguent eux-mêmes le bon produit. Ils ont également appelé à créer une synergie et une consultation mutuelle permanente entre les opérateurs professionnels et les services de contrôle. «Nous avons un long chemin à faire pour organiser le marché de la pièce de rechange», affirment-ils. Par ailleurs, le ministre du commerce El-Hachemi Djaâboub a annoncé, en marge de cette journée d'étude, que depuis le 02 novembre 2009, date de la mise en œuvre de nouvelles dispositions interdisant toutes les pièces de rechange importées en dehors de leurs pays d'origine, 2 500 tonnes de pièces de rechange contrefaites ont été saisies au niveau des ports. Le coût de la marchandise saisie s'élève à 10 millions de dollars. En outre, le ministre a indiqué, dans son allocution, que 43 000 tonnes de pièces de rechange ont été importées en 2009 pour un montant qui s'élève à 496 millions de dollars. Il a également rappelé que la pièce de rechange contrefaite «est un fléau réel au regard des dégâts qu'il occasionne annuellement sur la sécurité des gens». C'est pour quoi les pouvoirs publics vont mener une «lutte sans merci» contre ce fléau à travers des dispositions législatives et réglementaires. Le ministre veut insérer ces dispositions «soit dans la loi sur la pratique commerciale ou dans une future loi complémentaire pour essayer d'assainir définitivement ce fléau».