Résumé de la 1re partie n La Bergère et le ramoneur se considèrent comme fiancés. Mais un vieux Chinois qui dit être son grand-père, veut la marier au commandant... Et là-dessus il hocha la tête et s'endormit. Mais la petite bergère pleurait en regardant son bien-aimé le ramoneur. «Je t'en prie, dit-elle, aide-moi à m'échapper dans le monde, nous ne pouvons plus rester ici. — Je veux tout ce que tu veux, dit le petit ramoneur. Sauvons-nous tout de suite ; je pense bien que je saurai te nourrir avec mon état. — Pourvu que nous descendions de la console, dit-elle. Je ne serai jamais tranquille tant que nous ne serons pas hors d'ici.» Il la rassura et lui montra comment elle devait poser son petit pied sur les rebords sculptés et sur le feuillage doré. Il l'aida aussi avec son échelle, et bientôt ils touchèrent le plancher, mais en se retournant vers la vieille armoire ils virent que tout y était en révolution. Tous les cerfs sculptés allongeaient la tête, dressaient leurs bois et tournaient le cou. Le Grand-général-commandant-en chef-Jambe-de-Bouc fit un saut et cria au vieux Chinois : «Les voilà qui se sauvent ! Ils se sauvent !» Alors ils eurent peur et se réfugièrent dans le tiroir d'un rebord de la fenêtre. Là, se trouvaient trois ou quatre jeux de cartes dépareillés et incomplets, puis un petit théâtre qui avait été construit tant bien que mal. On y jouait précisément une comédie, et toutes les dames, qu'elles appartiennent à la famille des carreaux ou des piques, des cœurs ou des trèfles, étaient assises aux premiers rangs et s'éventaient avec leurs tulipes, et derrière elles se tenaient tous les valets, qui avaient à la fois une tête en l'air et l'autre en bas, comme sur les cartes à jouer. Il s'agissait dans la pièce de deux jeunes gens qui s'aimaient, mais qui ne pouvaient arriver à se marier. La bergère pleura beaucoup, car elle croyait que c'était sa propre histoire. «Ça me fait trop de mal, dit-elle, il faut que je quitte le tiroir.» Mais lorsqu'ils mirent de nouveau le pied sur le plancher et qu'ils jetèrent les yeux sur la console, ils aperçurent le vieux Chinois qui s'était réveillé et qui se démenait violemment. «Voilà le vieux Chinois qui accourt ! s'écria la petite bergère, et elle tomba sur ses genoux de porcelaine, tout à fait désolée. — J'ai une idée, dit le ramoneur. Nous allons nous cacher au fond de la grande cruche qui est là dans le coin. Nous y coucherons sur des roses et sur des lavandes, et s'il vient, nous lui jetterons de l'eau aux yeux. — Non, ce serait inutile, lui répondit-elle. Je sais que le vieux Chinois et la Cruche ont été fiancés, et il reste toujours un fond d'amitié après de pareilles relations, même longtemps après. Non, il ne nous reste pas d'autre ressource que de nous échapper dans le monde. — Et en as-tu réellement le courage ? dit le ramoneur. As-tu songé comme le monde est grand, et que nous ne pourrons plus jamais revenir ici ? — J'ai pensé à tout,» répliqua-t-elle. (à suivre...)