Résumé de la 2e partie n La bergère demande au ramoneur de l'amener à la découverte du monde... Et le ramoneur la regarda fixement, et dit ensuite : «Le meilleur chemin pour moi est par la cheminée. As-tu réellement le courage de te glisser avec moi dans le poêle et de grimper le long des tuyaux ? C'est par là seulement que nous arriverons dans la cheminée, et là je saurai bien me retourner. Il faudra monter aussi haut que possible, et tout à fait au haut nous parviendrons à un trou par lequel nous entrerons dans le monde.» Il la conduisit à la porte du poêle : «Dieu ! Qu'il y fait noir !», s'écria-t-elle. Cependant, elle l'y suivit, et de là dans les tuyaux, où il faisait une nuit noire comme la suie. «Nous voilà maintenant dans la cheminée, dit-il. Regarde, regarde là-haut la magnifique étoile qui brille.» Il y avait en effet au ciel une étoile qui semblait par son éclat, leur montrer le chemin : ils grimpaient, ils grimpaient toujours. C'était une route affreuse, si haute, si haute ! Mais il la soulevait, il la soutenait et lui montrait les meilleurs endroits où mettre ses petits pieds de porcelaine. Ils arrivèrent ainsi jusqu'au rebord de la cheminée où ils s'assirent pour se reposer, tant ils étaient fatigués : et ils avaient bien de quoi l'être ! Le ciel avec toutes ses étoiles s'étendait au-dessus d'eux, et les toits de la ville s'inclinaient bien au-dessous. Ils promenèrent leur regard très loin tout autour d'eux, bien loin dans le monde. La petite bergère ne se l'était jamais figuré si vaste : elle appuyait sa petite tête sur le ramoneur et pleurait si fort que ses larmes tachèrent sa ceinture. «C'est trop, dit-elle ; c'est plus que je n'en puis supporter. Le monde est trop immense. Oh ! Que ne suis-je encore sur la console près de la glace ! Je ne serai pas heureuse avant d'y être retournée. Je t'ai suivi dans le monde ; maintenant ramène-moi là-bas, si tu m'aimes véritablement.» Et le ramoneur lui parla raison ; il lui rappela le vieux Chinois et le Grand-général-commandant-en-chef-Jambe-de-Bouc. Mais elle sanglotait si fort, et elle embrassa si bien son petit ramoneur qu'il ne pût faire autrement que de lui céder, quoique ce fût insensé. Ils se mirent à descendre avec beaucoup de peine par la cheminée, se glissèrent dans les tuyaux, et arrivèrent au poêle. Ce n'était pas certes un voyage d'agrément, et ils s'arrêtèrent à la porte du poêle sombre pour écouter et apprendre ce qui se passait dans la chambre. (à suivre...)