Châtiments n Criminel, meurtrier, tueur, homicide, assassin… les mots ne manquent pas pour stigmatiser cette catégorie de gens qui tuent leur prochain. Le crime existe depuis que l'humanité existe. L'histoire sacrée rapporte que le premier crime a eu lieu dès la création de l'homme. La Bible comme le Coran rapporte que l'un des fils d'Adam, le premier homme, Caïn, a éprouvé de la jalousie contre son frère Abel, et l'a tué. «Raconte-leur l'histoire des deux fils d'Adam en toute vérité, quand ils présentèrent (à Dieu) des offrandes. Celle de l'un fut agréée et celle de l'autre refusée. (Caïn) dit à son frère (Abel) : Je te tuerai certainement ! Abel dit : Dieu n'accepte que les offrandes de ceux qui le craignent. Si tu portes la main sur moi pour me tuer, moi, je ne porterai pas la main sur toi pour te tuer. Je crains Dieu, le Seigneur des mondes. Je veux que tu portes mon péché et le tien et que tu fasses partie du nombre des damnés. Telle est la récompense des injustes !» (Coran, s. 5, versets 27-29). Caïn tua son frère, et comme Abel était le premier être humain à mourir il ne sut quoi faire de son corps. Selon la tradition, il le porta sur le dos et erra avec lui sur la terre. «Dieu envoya un corbeau gratter la terre pour lui montrer comment ensevelir la dépouille de son frère. Il dit : «Malheur à moi ! Je ne suis pas capable d'être comme ce corbeau et d'ensevelir la dépouille de mon frère ! Il fut ainsi de ceux qui se repentent.» A cause du crime de Caïn, nous avons prescrit aux enfants d'Israël que celui qui a tué un être humain sans qu'il ait lui-même commis un meurtre ou semé la corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué toute l'humanité et celui qui l'a fait revivre, c'est comme s'il avait fait revivre toute l'humanité.» (sourate 5, versets 31-32). Criminel, meurtrier, tueur, homicide, assassin… les mots ne manquent pas pour stigmatiser cette catégorie de gens qui, pour une raison ou pour une autre, tuent leur prochain. Les pays anglo-saxons ont enrichi, au cours de ces dernières décennies le vocabulaire de la criminalité, en ajoutant de nouveaux termes : tueurs de masse (mass murderers et spree killers), tueurs en série (serial killers)… Il existe plusieurs typologies des criminels. L'une des plus complètes est celle du chercheur américain Warner Wille qui a identifié, dans Citizens Who Commit Murder (publié en 1974), dix types de meurtriers : dépressif, psychotique, affligé d'un désordre organique du cerveau, psychopathe, passif – agressif, alcoolique, hystérique, juvénile, mentalement retardé, sex killer… Un autre chercheur, A. Lee (1988) a tenté de cerner les mobiles qui poussent les meurtriers à agir. Il en a déterminé onze : le profit, la passion, la haine, le pouvoir ou la domination, la vengeance, l'opportunisme, la peur, un contrat (tueur professionnel), le désespoir, la compassion, un rituel. Cette liste est loin d'être incomplète. Elle ne prend pas par exemple en considération la démence. Or, de nombreux tueurs sont fous et se croient être l'objet d'une possession démoniaque. C'est le cas connu de John Haigh, le fameux vampire de Londres ou encore de Joseph Kallinger qui disait recevoir l'ordre de tuer d'un «fantôme», Charlie, une tête désincarnée qui flottait dans sa chambre… (à suivre...)