Les médias, en Ouzbékistan, sont dirigés par l?Etat et ce dernier pense que dévoiler les crimes horribles d?un tueur en série qui sévit dans la capitale «n?est pas dans l?intérêt public». De ce fait, les viols et les meurtres de fillettes qui ont eu lieu à Tachkent n?ont été dévoilés ni par les journaux ni par la télévision. Les faits sont remplacés par des rumeurs craintives et les médias occidentaux n?ont appris la nouvelle que grâce à un article d?un journaliste de l?Institute for War & Peace Recording. Les premiers meurtres se sont déroulés au début du mois de janvier. Shirin Abbasova, 11 ans, et Kamila Umarova, 9 ans, ont été violées et étranglées. Deux autres filles du même âge ont été, elles aussi, violées, mais ont survécu. La police pense que ces quatre agressions sont liées, bien que le meurtrier laisse peu d?indices derrière lui. Tous les crimes ont été commis sur des toits d?immeubles. Le corps de Shirin Abbasova a été découvert sur un toit, et celui de Kamila Umarova a été abandonné près d?une rampe menant à un toit. Les enquêteurs ne savent pas encore s?ils doivent chercher un seul tueur ou deux et ont affiché les photographies de quatre suspects dans les écoles et les immeubles de la ville. Ils ont demandé aux parents d?accompagner leurs enfants à l?école, de venir les chercher après les cours et de ne plus les laisser jouer dehors seuls. Usen Askarov, un journaliste local, a expliqué que l?école de ses quatre enfants lui avait demandé de signer un document promettant qu?il aurait l?entière responsabilité de leur sûreté après l?école. Askarov affirme également qu?il est heureux d?avoir été prévenu des risques, mais aimerait en savoir plus, d?autant que de nombreux résidents de Tachkent pensent que les rumeurs sont infondées. Jusqu?ici, aucun média local n?a annoncé les meurtres et les viols des fillettes et personne, parmi les autorités locales, n?a commenté ces crimes ni averti les résidents du danger. Le directeur du service de presse du bureau du procureur national a affirmé qu?annoncer publiquement l?existence d?un tueur en série allait créer une panique chez la population. «Des articles prématurés concernant l?enquête pourraient entraver la capture du criminel. Nous avons affiché des posters dans les écoles pour demander aux gens d?être prudents et tous les endroits publics sont surveillés. Mais il est trop tôt pour que les médias relatent ces affaires tragiques. Nous informerons la population lorsque le tueur sera arrêté.» (à suivre...)