Débat n Les travaux du Forum algérien de l'information culturelle (Faic), ont eu lieu, hier, à la salle Atlas (Bab El-Oued), à l'initiative de l'Office national de la culture et de l'information (Onci). Ce forum, une structure créée par des hommes de l'information (support écrit et audiovisuel), vise à contribuer à relever le niveau de concurrence sur la qualité, le professionnalisme et la créativité. Dans sa communication, Belkacem Mostfaoui, universitaire à la faculté de journalisme de Ben Aknoun, a souligné que le journaliste est le promoteur du fait, donc du produit culturel. Il est le transmetteur de la culture qui est «un savoir-faire et un savoir-être». D'où la nécessité d'accorder plus de place et d'intérêt aux différents aspects de la culture, et ce, pour une meilleure compréhension de la société et la construction d'une conscience sociale, donc de la citoyenneté. Fayçal Metaoui, journaliste au quotidien El Watan, a, pour sa part, indiqué, lors de son intervention, le peu d'intérêt accordé au fait culturel dans les colonnes de la presse écrite. Il a, en outre, déploré le fait que la page culturelle soit, en termes journalistiques, «sucrée», c'est-à-dire supprimée au profit d'autres réservées à la publicité, tout comme il a regretté l'absence de revues spécialisées en matière d'expression culturelle et artistique. Djamel Hazourli, critique de cinéma et animateur de l'émission Cinérama à la Chaîne 1, a, de son côté, mis l'accent sur le rôle que peuvent jouer les pages culturelles – que ce soit dans la presse écrite ou audiovisuelle – dans la construction d'une conscience culturelle et l'intérêt que peuvent porter les lecteurs, comme les auditeurs ou les téléspectateurs, à la culture, car «la culture à travers les médias peut consolider les liens entre les gens pour construire ce rapport bâti sur la communication». Quant à la Libanaise, Sawsan El Abtah, rédactrice en chef de la rubrique culturelle au journal Achark el Awsat, elle a mis l'accent, dans son intervention, sur la nécessité de donner une vision moderne et objective de la culture. Car cela permet un rapprochement avec la réalité et les préoccupations des jeunes. Enfin, le Marocain Rachid Idrissi, universitaire, a regretté que l'information culturelle occupe très peu de place dans les médias (aussi bien presse écrite qu'audiovisuelle), tout comme il a déploré l'absence d'outils appropriés à la promotion des faits culturels. Les participants à ce forum ont insisté pour une meilleure prise en charge de la culture, car pour eux, «la culture est un projet de société, à même de contribuer à la construction d'une civilisation humaine. La culture commence par l'information». l Ce forum a été créé à l'initiative d'un groupe de journalistes pour l'amélioration de l'exercice de leur fonction, notamment dans le domaine de la culture, et cela afin d'assurer une bonne connaissance aussi bien de l'événement que des capacités professionnelles appropriées du journaliste d'appréhender cet événement, de l'aborder et de le développer. Il vise à consacrer plus d'intérêt à l'information culturelle dans les médias pour plus de compétence et de profondeur, comme il vise à créer l'impératif pour le journaliste de se spécialiser dans un domaine culturel (cinéma, théâtre, livre, musique, arts plastiques...) Car la spécialisation de l'information permet une maîtrise du sujet et, en conséquence, une rigueur dans le traitement de l'information. Cela permet au journaliste de formuler envers le fait culturel une critique à la fois objective et constructive. Car l'information culturelle contribue à la prise de conscience collective.