Initié par l'Office national pour la culture et l'information (ONCI) et placé sous le patronage du ministère de la Culture, ce forum a été lancé par un groupe de jeunes journalistes culturels qui activent dans différents organes de presse. La salle El-Mouggar a abrité, avant-hier soir, la création du Forum algérien de l'information culturelle. Un représentant des initiateurs du forum, Saïd Hamoudi, a expliqué les motivations de créateurs de ce forum, en déclarant : “Nous sommes aujourd'hui face à une question existentielle, celle de situer le rôle de l'information dans l'accompagnement des industries culturelles”, tout en saluant l'allocution du président de la République lors de la Journée de l'artiste. “Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné que ‘la création d'industries culturelles était la plateforme d'un rayonnement sans précédent de la culture et de l'art dans notre pays'”, a-t-il rappelé. Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de l'Information a salué cette initiative, tout en souhaitant que des forums soient créés dans toutes les wilayas du pays. Car “l'avenir culturel de l'Algérie n'est pas dans les grandes villes mais dans l'Algérie profonde, parce qu'il n'y a pas la culture des coulisses et des magouilles”. En outre, M. Mihoubi affirmera : “Le journalisme culturel est orphelin. Les journaux n'investissent pas dans la culture parce que ce n'est pas lucratif. Ces derniers temps, heureusement, il y a un retour à la culture à travers des manifestations culturelles qui sont organisées depuis une dizaine d'années.” De plus, le lancement de ce forum a coïncidé avec la Journée arabe de la langue arabe. Azzedine Mihoubi en a profité pour dresser un tableau noir de la l'actuelle situation de cette langue, notamment dans la presse. “Je lis la presse quotidiennement, et je suis très peiné à chaque fois de constater le niveau, très bas, de la langue”, déplore-t-il. M. Mihoubi, qui, en plus de ses fonctions, est un poète, a soutenu que “la culture est une résistance au désespoir, au terrorisme et à l'obscurantisme”. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a, pour sa part, félicité la naissance de ce forum, en rappelant son soutien total à cette initiative qui va rehausser la pratique du journalisme culturel dans le pays. “Nous vous proposons notre partenariat. Si vous avez besoin de nous, on est là”, a-t-elle déclaré. Mme Toumi a également souhaité que les journalistes algériens puissent un jour parvenir à la spécialisation. “Le journalisme est un métier puissance deux, dans son sens mathématique, et il y a plein de spécialités. L'intérêt pour l'Algérie est que le journalisme culturel puisse avoir des spécialistes, et c'est en partant de ce principe que nous affirmons notre adhésion à ce projet et nous proposons notre partenariat.” Un hommage a été rendu ensuite à l'ancien journaliste à la Télévision algérienne, Tahar Benaïcha. Emu et lucide à la fois, il dira : “L'art est le degré extrême du militantisme.” Avant de clore la soirée, place à quelques notes de musique, avec une prestation du violoniste, Kheïreddine Mékachiche. Hier matin, la salle Atlas a abrité des conférences, toujours dans le cadre de la première rencontre du Forum algérien de l'information culturelle. Dans l'après-midi, deux ateliers ont été organisés : Abderrezak Hellal a dirigé un atelier de critique cinématographique et la responsable de la rubrique culturelle du journal El Charq El Awsat, Sawsan Al Abtah, a dirigé celui du reportage culturel.