Initié par des journalistes de la presse écrite et audiovisuelle sous le parrainage de l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), le Forum algérien de l'information culturelle s'est ouvert lundi dernier à la salle El Mouggar. Selon ses initiateurs, le forum aura la lourde tâche de contribuer à «relever le niveau de la concurrence sur la qualité, le professionnalisme et la créativité». Trois éléments essentiels pour le jaillissement d'une véritable information culturelle. Dans son allocution d'ouverture, la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, après avoir salué la naissance de cette nouvelle entité culturelle, promettra que «le ministère de la Culture est entièrement prêt à être le partenaire du forum et à le doter de tous les moyens pour assurer sa pérennité», en soulignant «l'importance et la nécessité des spécialités en information culturelle pour promouvoir la chose culturelle». Le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la communication, Azzeddine Mihoubi, renchérira en exprimant son souhait de voir ce forum contribuer à la promotion de la culture. Dans ce sillage, il a appelé à «s'écarter de la culture conjoncturelle et à aller dans l'Algérie profonde en s'intéressant aux jeunes pour relancer la culture nationale». La parole sera cédée par la suite à l'un des fondateurs du forum, Saïd Hamoudi, qui est revenu sur l'allocution du Président à l'occasion de la journée de l'artiste et dans laquelle il a souligné que «la création d'industries culturelles était la plateforme d'un rayonnement sans précédent de la culture et de l'art dans notre pays». Le journaliste a affirmé que la presse culturelle se trouve «face à une question essentielle, celle de situer le rôle de l'information culturelle dans l'accompagnement de ces industries culturelles qui ont bouleversé le secteur depuis près d'une décennie, un accompagnement qui -s'il est universel et professionnel- permettra de consacrer les constantes culturelles nationales et de contribuer à l'édification d'une société adulte». L'information culturelle «doit assurer sa continuité pour faire aboutir les grands projets en cette ère de mondialisation, qui altère les identités et détruit les capacités des peuples», ajoutera-t-il. A propos du forum, il dira qu'il vise à «mettre le doigt sur la plaie et à cerner les lacunes du secteur». Toutefois, à bien y regarder, il apparaît que ce forum s'est amorcé en mettant la charrue devant les bœufs. Car, l'information, qu'elle soit culturelle ou autre, n'est que le miroir, même s'il est par fois déformant, de l'activité dont elle rend compte ou qu'elle annonce. A Alger par exemple, les institutions culturelles plus ou moins actives se comptent sur les doigts d'une main. En fait, c'est en densifiant et en diversifiant l'activité culturelle qu'on pourra prétendre à la spécialisation de l'information. La fonction crée l'organe, en somme. Par ailleurs, la journée d'hier, qui prévoyait une série de conférences organisées par le forum, s'est amorcée avec des retards qui disent le manque de professionnalisme des organisateurs, lesquels sont, faut-il le rappeler, les premiers à dénoncer les retards dans le début des activités qu'ils couvrent. Il appartenait donc aux gens de l'information de donner l'exemple sur la ponctualité avant d'envisager d'accompagner (idéalement) un secteur qui a d'abord besoin d'être réactivé. W. S.