Déception n L'actuel exercice pédagogique peut être placé, incontestablement, sous le signe de la colère. Ni les élèves ni les enseignants ne sont contents de la gestion du secteur de l'éducation nationale. L'année scolaire 2009/2010 devait s'étaler sur 35 semaines d'étude, du 13 septembre 2009 au 4 juillet 2010. Le ministère avait ainsi décidé d'ajouter cinq semaines, par rapport aux années précédentes pour «appliquer convenablement les programmes scolaires dans des conditions meilleures tout en respectant les rythmes scolaires et les critères pédagogiques reconnus universellement», avait annoncé un communiqué du département de Benbouzid, après une réunion de concertation avec les syndicats du secteur. Les cours devaient s'étaler, selon la même directive, jusqu'au 20 juin et les compositions du 3e trimestre débuteront à partir de cette date pour les cycles moyen et secondaire et à partir du 9 juin pour la 5e année primaire. Toutefois, cet objectif semblait irréalisable dès le début de l'exercice en cours. Les élèves, tous cycles confondus, ayant ouvert le bal des protestations contre le port des blouses et la surcharge des programmes. Ils ont donc boycotté les cours pendant plusieurs jours. Ensuite, c'est au tour des enseignants qui observent des grèves cycliques depuis la fin octobre. Au total, près de cinq semaines de grève ont été observées. Une période difficile à rattraper. Et ce n'est pas tout, puisque le débrayage continue dans les établissements scolaires. La récente annonce du ministère de tutelle relative au régime indemnitaire a convaincu certains syndicats de la nécessité de mettre fin au mouvement de grève. En revanche, le conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont campé sur leurs positions, estimant que les dernières propositions du ministère sont loin de répondre à leurs revendications. Ces deux syndicats réclament une révision du régime indemnitaire, la participation des syndicats autonomes du secteur dans la gestion des œuvres sociales ainsi que la mise en place de structures de médecine du travail au profit des fonctionnaires de l'éducation nationale. Le 24 février, soit quatre jours seulement après l'annonce du nouveau régime indemnitaire par la tutelle, ces deux syndicats ont annoncé une grève d'une semaine reconductible en signe de mécontentement et de déception. Une grève suivie, selon les deux syndicats, à près de 90%, ce qui complique sérieusement la situation dans le secteur menacé d'une année blanche. Car il est très difficile, sinon impossible, de rattraper toute cette période, notamment pour les classes d'examens (5e année primaire, 4e année moyenne et 3e année secondaire). Parachever tous les programmes pédagogiques relève désormais d'une mission impossible. Une seule solution reste entre les mains des responsables du secteur : les examens du fin de cycle ne devraient concerner que les unités pédagogiques sérieusement et dûment dispensées.