Sans les grèves, les taux de réussite auraient été plus élevés, selon le ministère de l'éducation nationale. Le taux de réussite au baccalauréat (61,23%), le plus élevé depuis l'Indépendance, alimente la polémique. Au finish, les résultats de cet examen obéissent-ils à une orientation politique? Abderrahmane Khaldi, secrétaire général du ministère de l'Education nationale récuse cette thèse. «Ni l'administration et encore moins le pouvoir politique n'ont de prise sur les résultats finaux des examens dans les différents paliers: primaire, moyen et secondaire», a-t-il tranché, hier, lors d'une conférence de presse animée au siège du ministère à Alger. Selon ce responsable, la hausse «qualitative et quantitative des résultats» est due à plusieurs facteurs: les effets de la réforme du système éducatif, les efforts consentis par les enseignants, l'intérêt grandissant porté par les parents à leurs enfants et l'abnégation de ces derniers dans leurs études. En premier lieu, il a mis l'accent sur la politique de réforme du système éducatif menée ces dernières années. Cette lecture est confortée dans le document intitulé Présentation des résultats du baccalauréat 2010, élaboré par le département de l'éducation. «L'amélioration significative des scores réalisés trouve son explication dans l'impact des multiples actions engagées par le secteur de l'éducation nationale dans le cadre... de la réforme du système éducatif», peut-on lire dans ce document. Pour M.Khaldi, la refonte du système éducatif se situe à plusieurs niveaux. Sur le plan pédagogique, de nouveaux programmes modernes et adaptés sont appliqués. Depuis septembre 2003, pas moins de 189 programmes scolaires ont été mis en place. Ces programmes sont accompagnés d'un dispositif permettant de faciliter leur application par les enseignants et leur compréhension par les élèves. Aussi, 159 nouveaux titres de manuels scolaires ont été élaborés. Ces mesures sont consolidées par le lancement d'un dispositif d'évaluation pédagogique. Par ailleurs, M.Khaldi a souligné l'effort consenti par les enseignants. «Par leurs engagements ils ont permis aux élèves d'aborder les épreuves dans les conditions pédagogiques requises», a insisté ce dernier. A l'occasion, il a décoché des flèches sur les mouvements de grève observés durant cette année scolaire. «Sans ces grèves, nous aurions pu atteindre des taux de réussite plus élevés», a-t-il martelé. Les précédentes lectures données par les responsables nationaux de l'éducation indiquaient que l'impact de ces grèves était «insignifiant». Plusieurs voix syndicales avaient soupçonné l'administration d'avoir préparé les instruments de la hausse chiffrée des résultats des différents examens de fin d'année. Parmi ces instruments figurent le système de notation et la facilité des sujets. A ce titre, Ali Salhi, directeur de l'Office national des examens et concours (Onec), a révélé que pas moins de 1130 enseignants et inspecteurs ont été mobilisés pour l'élaboration des sujets. «Les sujets sont préparés à l'avance et répertoriés dans un fichier dont nous disposons», a-t-il argumenté. Cela dit, les observateurs ont relevé le décalage que montre la hausse des taux de réussite dans quelques matières et la faiblesse de ceux des langues étrangères qui ne dépassent pas les 5%. «Le ministre installera, dans les jours à venir, une commission qui se penchera sur cette question», s'est contenté de dire M.Khaldi. Par ailleurs, il a salué la performance réalisée au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou qui, pour la troisième année consécutive, est classée première à l'échelle nationale. «Cela montre que la situation du secteur de l'éducation s'est stabilisée au niveau de cette région», a estimé le conférencier. Ce dernier a annoncé que la date de la rentrée scolaire est fixée au 13 septembre prochain. Bonnes vacances!