Avec la reprise des cours, il est urgent de rattraper le temps perdu lors des différentes grèves qu'a connues le secteur de l'Education. Le ministre propose deux solutions : déduire une semaine des vacances de printemps ou dispenser des cours tous les samedis durant un mois. La décision sera prise incessamment. Mais quelle que soit l'option choisie, il ne sera pas possible de rattraper les six semaines ratées. Le secteur de l'Education nationale s'achemine vers l'accalmie et la reprise des cours à travers l'ensemble des établissements scolaires. Certains syndicats autonomes ont gelé leurs mouvements de grève dès l'annonce du nouveau régime indemnitaire, le 21 février dernier. L'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef) a attendu la menace du ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, de radier les enseignants grévistes pour décider de reprendre le travail. Il ne reste alors que le Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) qui devra prendre sa décision aujourd'hui lundi à l'issue de la réunion de son Conseil national. Reste la manière de rattraper le temps perdu, estimé à près de six semaines. Lors d'une rencontre, hier, avec la Fédération nationale des associations des parents d'élèves (Fnape), M. Benbouzid a assuré aux élèves et à leurs parents que l'année scolaire 2009-2010, «ne sera pas une année blanche», soulignant que toutes les mesures seront prises en vue de rattraper le retard en ayant recours à plusieurs options soit «en déduisant une semaine des vacances de printemps ou en dispensant les cours tous les samedis durant un mois». Cette question sera tranchée en coordination avec les parents d'élèves et les directeurs des établissements éducatifs, a-t-il ajouté. Le souci majeur de M. Benbouzid est donc de rattraper seulement une semaine, alors que l'actuel exercice pédagogique est sérieusement touché. Pour le reste, il a promis que les examens de fin d'année ou de fin de cycles (5e, BEM et bac) ne concerneraient que les cours effectivement dispensés. Une chose est alors évidente : les programmes ne seront pas parachevés cette année. Un exercice pédagogique qui devait pourtant s'étaler sur 32 semaines – comme a il a été décidé avant le début de l'année – sera alors réduit à moins de 25 semaines. L'année scolaire sera ainsi sauvée in extremis. En outre, le ministère de l'Education devra se concentrer, à partir de la semaine prochaine, sur l'accompagnement psychologique des élèves ayant souffert de cette situation et le contrôle des établissements éducatifs, «pour éviter la surcharge et la précipitation», a précisé M. Benbouzid. Il a évoqué la réunion de la commission nationale des programmes le 25 mai prochain pour fixer la date de fin des cours». Concernant la reprise des cours, M. Benbouzid a indiqué que 92% des enseignants grévistes avaient regagné leurs postes hier. Il a estimé que la dernière revalorisation des salaires des enseignants «dont la décision est parue samedi dans le Journal Officiel», est «considérable et sans précédent» et «a coûté à l'Etat 420 milliards de dinars dont 310 milliards pour les rappels portant sur l'effet rétroactif». Cette grève, dénuée de toute signification, ne relève plus d'un problème pédagogique mais «politique», a-t-il souligné, rappelant «la détermination» du gouvernement à avancer dans l'application des décisions et à mettre un terme aux conditions «rédhibitoires» de certaines organisations syndicales.