InfoSoir : En quoi consiste exactement votre mission principale ? Le Dr Azazen : Notre principale mission se base sur trois actions caractérisées par la complémentarité. D'abord des sorties nocturnes sont effectuées par nos équipes mobiles pour chercher les personnes en détresse et leur apporter de l'aide, à savoir les accueillir dans notre centre d'accueil pendant une période allant de 24 à 36 heures. Pour les personnes malades, nous avons une ambulance et un médecin à bord qui se charge des premiers soins et leur transfert à l'hôpital, si nécessité il y a. Toutefois, pour les personnes ne voulant pas rejoindre le centre d'accueil, nous leur offrons des couvertures pour se protéger du froid. La deuxième étape de notre mission consiste en l'accueil des ces personnes, leur offrant un bain, une visite médicale, des repas et des lits pour se reposer. Le lendemain, c'est une équipe composée de psychologues et de juristes qui vont tenter de trouver des solutions à leurs problèmes, et ce, dans le respect total de la charte du Samu social international. Comment repérez-vous les personnes qui ont besoin de cette aide d'urgence ? C'est un travail de grande haleine d'autant que l'identification d'un SDF nous est parfois difficile puisqu'il y a des personnes non SDF qui s'habillent de la même manière que cette catégorie et restent dehors jusqu'à des heures tardives de la nuit, mais ce ne sont que des mendiants qui ont leurs propres familles et maisons. Toutefois, nos équipes, par la force de l'expérience et les liens qu'ils ont noués avec les SDF, arrivent à les identifier facilement. Aussi, sur le plan statistique, nous avons mis en place une fiche de renseignements pour chaque personne accueillie au sein de notre établissement pour ne pas commettre des erreurs dans nos recensements. Elaborez-vous un programme spécial pour la saison hivernale, la période la plus critique pour les SDF ? Non, pas spécialement. mais lorsque le climat se détériore et les températures chutent, nous renforçons nos activités par la multiplication de nos sorties et l'augmentation du nombre des personnes accueillies au sein de notre centre, malgré le nombre de places limité. Dans de telles conditions, nous faisons de notre mieux pour aménager des espaces pour les accueillir, c'est toujours mieux que de les laisser dehors. Pour les personnes réticentes, des missions spéciales sont effectuées en collaboration avec d'autres services concernés. Le Samu social Algérie est-t-il au même niveau que ceux existant dans les pays développés ? C'est vrai qu'auparavant, le travail se faisait dans l'anarchie. Mais maintenant, nous menons notre travail de la même manière qu'il se fait dans les pays de l'Europe, et ce, étant donné que nos équipes sont formées par le Samu social international. Par ailleurs, nous disposons des moyens, aussi bien matériels qu'humains, pour mener à bien notre mission telle qu'elle se fait dans les pays développés. * Directeur du centre d'accueil de Birkhadem et responsable du Samu social Algérie