Dévouement n Les membres du Samu social d'Alger essaient inlassablement de mener, du mieux qu'ils peuvent, leur noble mission humanitaire, celle d'aider les personnes en détresse. Lors de l'une de ses sorties habituelles, le Samu social d'Alger nous a invités à partager des moments d'intense émotion en allant à la rencontre des personnes sans abri dans la wilaya. 20h 30, nous nous sommes rencontrés à la rue Didouche-Mourad. Nouaïm, Souhila, Aâlia, Bilal et Samir forment une équipe de jeunes pleins d'énergie et d'enthousiasme, supervisée par le Dr Azazen. Première destination, la rue Khelifa-Boukhalfa. a quelques dizaines de mètres plus bas, un homme et sa fille venus de l'intérieur du pays n'ont pas où passer la nuit. Sur proposition de l'équipe du Samu, les deux personnes acceptent de passer la nuit au centre d'accueil d'urgence de Birkhadem. A côté, deux femmes, un bébé dans les bras, sont également sans domicile fixe. Toutefois, elles n'ont pas accepté de rejoindre le centre d'accueil déclarant qu'elles gardent de mauvais souvenirs de ces centres. Malgré les assurances apportées par toute l'équipe, les deux femmes campent sur leurs positions. La patrouille, composée de deux bus pour le transport de ceux désirant rejoindre le centre et d'une ambulance pour le transfert des cas d'urgence, continue son itinéraire. Parc- Sofia, Square Port-Saïd, Place des Martyrs, sont des lieux où nous avons rencontré différentes catégories de SDF qui refusent de passer la nuit au centre. 22h, nous atteignons la rue de la Lyre, ce bastion de SDF qui abrite pas moins de 20 personnes toutes de sexe masculin. Certainsde ces SDF sont enroulés dans leurs couvertures sales et déchirées, d'autres couchés à même des cartons pour se protéger du froid en cette nuit d'hiver. L'arrivée de la «caravane» a tout chamboulé, tout le monde s'est mis debout. «Y a-t-il de la soupe chaude ?», ont demandé certains d'entre eux. «Nous vous proposons de rentrer avec nous au centre», leur a répondu le Dr Azazen. Six d'entre eux ont rejoint le bus alors que les autres ont décliné l'offre, dénonçant «des pratiques inhumaines de certains centres d'accueil». Avant le retour au centre, une dernière halte est marquée au boulevard Amirouche. 23h passées, les entrées des immeubles qui donnent sur ce boulevard sont occupées par des gens, des femmes dans leur majorité, profitant de la sécurité assurée par le commissariat central. Un vieux couple est vite repéré, il est venu d'Oran et cela fait 2 ou 3 jours qu'il passe la nuit dehors, celui-ci accepte de monter dans le bus du Samu. Au moins 20 personnes sont dénombrées ici. Chacune dans son coin, enroulée dans sa couverture. Certaines acceptent de rejoindre le centre d'accueil tandis que les autres demandent juste de la nourriture. Cette nuit, 19 personnes acceptent de rejoindre le centre, tandis que plus d'une soixantaine préfère passer la nuit à la belle étoile.