Résumé de la 26e partie n Ronnie s'appellera Adam Goodman. Il sera jardinier de Meadowbank avec une mission précise. Une sonnerie retentit. — Le voici. Il est toujours ponctuel, notre Mr Robinson. — Dites-moi... Qui est-ce, en réalité ? Quel est son vrai nom — On l'appelle Mr Robinson, rétorqua le colonel. C'est tout ce que je sais. Et personne n'en sait davantage. L'apparence de l'homme qui entra dans le bureau du colonel n'indiquait pas qu'il portât - ou qu'il eût jamais porté - le patronyme de Robinson. Son vrai nom aurait pu être Demetrios, Isaacstein ou Perenna. Au choix. Il n'avait rien de précisément juif, mais rien non plus de grec, de portugais, d'espagnol ou de latino-américain. Ce qui semblait hautement improbable, c'est qu'il soit anglais et que son vrai nom soit Robinson. Plutôt gras, bien habillé, il avait le teint jaunâtre, des yeux noirs mélancoliques, un grand front et des lèvres pulpeuses qui découvraient à l'excès des dents très blanches. Il possédait de belles mains, régulièrement manucurées. II s'exprimait sans accent aucun. Quand le colonel et lui se saluèrent, on eût dit deux monarques régnants. Ils échangèrent des politesses. Mr Robinson accepta un cigare. — C'est bien bon à vous de nous avoir proposé votre aide, dit le colonel. Mr Robinson allumait son cigare, qu'il savoura en connaisseur. — Cher ami, finit-il par répondre, je pensais seulement que... Enfin, j'apprends des choses. Je connais beaucoup de monde. On me parle. Je ne sais pas pourquoi. Le colonel Pikeaway s'abstint de commenter ce «pourquoi». Il répondit seulement : — Je crois comprendre que vous avez appris la découverte de l'avion du prince Ali Youssouf. — Oui, c'était mercredi dernier, confirma Mr Robinson. Le jeune Rawlinson était aux commandes. Un vol difficile. Mais l'accident n'a pas été provoqué par une erreur de pilotage. L'avion avait été saboté... Un certain Ahmed... Le mécanicien en chef. Tout à fait digne de confiance... Du moins, c'est ce que croyait Rawlinson. Mais ça n'était pas le cas. Le nouveau régime a procuré à cet Ahmed un job très lucratif. — Ainsi, c'était un sabotage !... Nous n'en avions pas la certitude. C'est une triste histoire. — Oui. Ce pauvre jeune homme... Ali Youssouf... était mal préparé à affronter la corruption et la trahison. On avait été mal avisé de le faire éduquer dans un collège anglais... à mon avis, en tout cas. Mais nous ne nous soucions plus de lui, n'est-ce pas ? C'est du passé. Rien n'est plus mort qu'un roi défunt. Ce qui nous inquiète, vous de votre côté et moi du mien, c'est ce que laisse derrière lui un monarque trépassé. — C'est-à-dire ? Mr Robinson haussa les épaules : — Un gros compte en banque à Genève. Un autre - plus modeste - à Londres. (à suivre...)