Résumé de la 36e partie n Mrs Sutcliffe rappelle à sa fille, Jennifer, tous les avantages à être admise à Meadowbank… Et il n'a rien trouvé, médita le colonel. Et vous, vous n'avez rien trouvé non plus. On dirait bien qu'il n'y a rien à trouver, non ? Notre idée selon laquelle Rawlinson avait planqué ce machin dans les affaires de sa sœur semble dénuée de fondement. — Apparemment, d'autres ont eu la même. — C'en est même un peu trop ostensible... On essaie peut-être de nous faire mordre à l'hameçon. — C'est possible. Vous avez d'autres hypothèses ? — Des tas. Le truc peut être resté à Ramat. Caché quelque part au Ritz Savoy, si ça se trouve. Ou bien Rawlinson l'a refilé à quelqu'un sur le chemin de l'aérodrome. Ou bien encore il y avait du vrai dans le sous-entendu de Mr Robinson. Peut-être qu'une femme a mis le grappin dessus. On peut même imaginer que Mrs Sutcliffe l'a eu tout le temps en sa possession sans le savoir, et qu'elle l'a balancé dans la mer Rouge en même temps qu'un objet quelconque qui ne lui servait plus à rien. Et ce serait peut-être infiniment mieux comme cela, conclut le colonel, songeur. — Allons, mon colonel, ça vaut beaucoup d'argent. — La vie humaine vaut beaucoup elle aussi, riposta le colonel Pikeaway. De Julia Upjohn à sa mère : Chère maman, Je suis maintenant installée, et ça me plaît beaucoup. Ce trimestre, il y a une nouvelle qui s'appelle Jennifer et nous faisons plein de choses ensemble. Nous sommes toutes les deux passionnées de tennis. Elle joue assez bien. Quand ça marche, ce qui n'est pas souvent le cas, elle a un service terrifiant. Elle dit que sa raquette a été faussée quand elle était dans le Golfe persique. Il fait très chaud là-bas. Elle y était quand il y a eu la révolution. Je lui ai demandé si ça n'était pas très excitant, mais elle m'a répondu que non, qu'elles n'avaient rien vu du tout. On les a emmenées à l'ambassade ou je ne sais où, et elles ont tout manqué Miss Bulstrode est très chouette, mais elle est aussi effrayante - ou du moins elle peut l'être. Elle y va doucement avec les nouvelles. Derrière son dos, tout le monde l'appelle la Bulle. En littérature anglaise, nous avons comme professeur miss Rich, qui est formidable. Quand elle s'agite vraiment, sa coiffure s'effondre. Elle a un visage bizarre, mais assez attirant. Lorsqu'elle nous lit des extraits de Shakespeare, tout paraît différent et réel. L'autre jour, elle nous a parlé de Iago et de ce qu'il ressentait - et aussi beaucoup de la jalousie : comment elle vous dévore, et comment vous souffrez jusqu'au moment où vous devenez fou au point de vouloir blesser la personne que vous aimez. Ça nous a donné le frisson à toutes - sauf à Jennifer, parce que rien ne l'atteint. Miss Rich enseigne aussi la géographie. J'avais toujours pensé que c'était une matière à périr d'ennui, mais pas avec miss Rich. (à suivre...)